Les députés burundais ont massivement approuvé ce mercredi le projet de loi prévoyant que le pays se retire de la Cour pénale internationale (CPI). Le texte doit encore être présenté au Sénat, largement dominé par le parti au pouvoir, avant d'être promulgué par le président Pierre Nkurunziza. Sur les 110 députés présents, 94 ont voté oui, quatorze se sont abstenus et deux ont voté contre.
Crise politique. Le pays est plongé dans une grave crise politique depuis que l'actuel président avait annoncé sa candidature, en avril 2015, à un troisième mandat. En juillet de la même année, il a été réélu au terme d'une élection controversée. En avril 2016, la procureur de la CPI avait demandé l'ouverture d'un examen préliminaire sur les violences qui s'étaient déroulées après les élections et au cours desquelles près de 500 personnes ont été tuées. Plus de 200.000 personnes ont également quitté le pays. L'opposition, la société civile et une partie de son propre camp avaient également accusé Nkurunziza d'avoir violé la constitution et l'accord d'Arusha qui avait permis de mettre fin à la guerre civile entre 1993 et 2006 qui avait coûté la vie à plus de 300.000 personnes.
En août, le Burundi avait refusé le déploiement des forces de l'ordre de l'ONU, estimant que cette décision était "une violation de sa souveraineté".