Une manifestation a eu lieu mercredi dans la banlieue de San Diego, au sud-ouest des Etats-Unis, après la mort d'un homme noir non armé tué par la police.
"Ces tueries absurdes doivent cesser". L'homme - qui aurait souffert de troubles mentaux - a été formellement identifié la police comme Alfred Olango, âgé de 38 ans et résident d'El Cajon, à environ 20 kilomètres de San Diego. Alfred Olango a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à El Cajon, après que la police a reçu un appel décrivant un homme au comportement erratique au milieu de la circulation routière. Des dizaines de manifestants ont mercredi défilé dans le calme à El Cajon, bloquant à un moment un croisement et faisant face à des policiers en tenue anti-émeute. "Ces tueries absurdes doivent cesser, pas juste à El Cajon mais dans tout le pays", a déclaré une militante, Estela De Los Rios.
Chain of people standing in front of the police line, protecting them #ElCajon#AlfredOlangopic.twitter.com/7c8vf35pWe
— (((Chrissy Love))) (@chrissylunar) 29 septembre 2016
Plusieurs tirs. Selon le chef de la police locale Jeff Davis, Olango a ignoré les directives des agents lui demandant de retirer une main de sa poche. L'un d'entre eux a utilisé un Taser - qui envoie des décharges électriques - tandis qu'un autre a tiré avec son arme à feu. "A un moment donné, le sujet a sorti rapidement un objet de la poche avant de son pantalon, joint ses mains et les a tendues vite en direction des officiers, prenant ce qui ressemblait à une position de tir", a expliqué Jeff Davis dans un communiqué. "L'agent avec l'arme électrique a alors tiré", a-t-il poursuivi, et "simultanément, celui avec l'arme à feu a tiré plusieurs fois, touchant le sujet".
Une cigarette électronique… pas une arme. La police a ultérieurement précisé mercredi soir que l'objet sorti par Alfred Olango était "une cigarette électronique". "L'inhalateur était un cylindre argenté" qu'Alfred Olango tenait dans ses mains et qu'il a "pointé vers un agent", a précisé la police locale dans un communiqué. Appelant au calme, les autorités ont promis une enquête "transparente" menée conjointement par la police locale et fédérale et le procureur.
Atteint de troubles mentaux. Plus de 100 personnes s'étaient rassemblées juste après la fusillade mardi soir sur les lieux de l'incident, et avaient scandé les cris de ralliement du mouvement Black Lives Matter contre les violences policières envers les Noirs. Une vidéo postée sur le réseau social Facebook, filmée après l'incident, montre une femme en détresse qui se présente comme la sœur d'Olango et dit avoir appelé la police pour venir en aide à son frère, selon elle atteint de troubles mentaux. "Je vous ai appelés pour aider mon frère. Vous l'avez tué devant moi", pleure-t-elle, dans cette vidéo vue plus de 82.000 fois mercredi.
Un contexte extrêmement tendu. La police a diffusé une image tirée d'une vidéo où l'on peut voir un homme en position de tir. D'après Jeff Davis, les deux officiers impliqués ont chacun plus de 20 ans d'expérience et ont été placés en congé administratif le temps de l'enquête. Mercredi des dizaines de manifestants ont également défilé à Los Angeles sur Sunset Boulevard, certains tenant des panneaux où l'on lisait "droits civiques". La mort de Alfred Olongo survient dans un contexte racial tendu aux Etats-Unis, à la suite de la mort d'une série d'hommes noirs sous des balles policières. La semaine dernière, la mort de Keith Lamont Scott, 43 ans, avait déclenché plusieurs jours de grandes manifestations émaillées de violences, puis avaient pris un tour plus calme.