Les deux voisins des Etats-Unis expriment de concert leur indignation mardi, après la séparation de familles de migrants qui entrent clandestinement sur le sol américain. "Tous les Canadiens sont interloqués par les images qui arrivent des Etats-Unis. La vie des enfants est très, très précieuse et leur sécurité ainsi que leur bien-être doivent être notre préoccupation première", a déclaré le ministre canadien de l'Immigration Ahmed Hussen, interrogé au Parlement sur les quelque 2.300 enfants et jeunes migrants ayant été séparés de leurs parents accusés d'avoir franchi illégalement la frontière américaine ces dernières semaines.
Mexico condamne la "cruelle" séparation des familles. Le ministre mexicain des Affaires étrangères Luis Videgaray a pour sa part condamné mardi la "cruelle et inhumaine" séparation des familles de migrants, découlant de la politique de "tolérance zéro" face à l'immigration illégale de Donald Trump. "Je veux au nom du gouvernement et du peuple mexicain exprimer la plus catégorique et énergique condamnation de cette politique cruelle et inhumaine", a déclaré le ministre en conférence de presse. "Nous lançons un appel au gouvernement américain, au plus niveau, pour qu'il reconsidère cette politique et donne priorité au bien-être et aux droits des petits garçons et petites filles, indépendamment de leur nationalité et de leur situation migratoire", a souligné Luis Videgaray. "Nous ne pouvons pas rester indifférent" a-t-il ajouté.
Trump réitère ses propos. De son côté, Donald Trump a une nouvelle fois défendu mardi sa politique très controversée, affirmant que c'était la seule option possible pour lutter efficacement contre l'immigration clandestine. "Je ne veux pas que les enfants soient séparés de leurs parents", a-t-il assuré, avant d'ajouter : "Lorsque vous inculpez des parents pour entrée illégale dans le pays, ce qui doit être fait, vous devez séparer les enfants". Plus de 2.300 enfants et jeunes migrants ont été séparés en cinq semaines de leurs parents accusés d'avoir franchi illégalement la frontière des Etats-Unis, selon des chiffres actualisés par l'administration Trump, ce qui montrent une accélération de cette pratique. Malgré le tollé, le président Trump revendique sa fermeté extrême aux frontières au nom de la "tolérance zéro", affirmant qu'il ne laissera pas les Etats-Unis devenir "un camp pour migrants".