Beaucoup n'avaient pas voté au premier tour, mais se sont déplacés pour voter au second tour de l'élection présidentielle. Les expatriés français en Amérique du Nord ont glissé dès samedi leurs bulletins dans les urnes pour l'élection présidentielle française, avec un jour d'avance sur l'hexagone. Plus de 130.000 Français sont inscrits sur les listes électorales aux États-Unis, et un peu plus de 100.000 au Canada.
Une campagne difficile "à suivre" à cause de l'éloignement
Au premier tour, dans la circonscription de Washington - qui englobe cinq États américains ainsi que la capitale du pays - le taux de participation n'était que d'environ 30%. Il y a deux semaines, Christine Polillo, 65 ans, n'avait pas fait le déplacement, comme beaucoup des personnes interrogées par l'AFP devant l'ambassade de France en ce samedi matin ensoleillé.
La faute, dit cette enseignante vivant depuis 35 ans à Baltimore, à la multitude de candidats qu'elle ne connaissait alors "pas vraiment", dans une campagne difficile "à suivre" à cause de l'éloignement. Mais elle considère que voter au second tour est "très important, une façon de se sentir rattaché à la France".
"Même si on est absents, on se sent concernés", assure Rachida Boukezia, 42 ans, venue avec l'une de ses deux filles, dans une poussette. "Je compte sur elles pour retourner en France, donc je voudrais que leur avenir soit entre de bonnes mains", explique cette économiste au Fonds monétaire international (FMI), qui habite aux États-Unis depuis huit ans.
Les Français sont allés voter très tôt à Montréal
À Montréal, une longue file organisée par des dizaines de bénévoles serpentait en début de matinée autour du palais des congrès. Beaucoup avaient un café dans une main, un livre ou leur téléphone dans l'autre, pour patienter.
Claire Barsaq, 33 ans, vit à Montréal depuis 12 ans. Elle n'était pas non plus venue au premier tour à cause de son travail d'infirmière. "Mais là je ne voulais pas rater le deuxième tour. Le choix est trop important", dit-elle. "Je vis loin et je suis agoraphobe, donc je ne suis pas venu au premier tour, mais cette fois-ci, on n'a pas le choix", abonde Jean-Francois Perichon, retraité de 75 ans vivant au Québec depuis 40 ans.