Les Pyrénées-Orientales n'avaient jamais connu un mois d'avril aussi sec. La préfecture pourrait annoncer de nouvelles restrictions ce jeudi. Et de l'autre côté de la frontière, en Espagne, la situation est catastrophique et le thermomètre s'affole. Mercredi, il a flirté avec les 40 degrés à Séville. Europe 1 s'est rendue à la rencontre des habitants.
À 8 heures du matin, il faisait déjà 20 degrés à Séville, soit cinq degrés de plus que la moyenne pour un mois d'avril. Et l'écart s'est creusé dans la journée puisque le thermomètre est monté jusqu'à 39 degrés en début d'après-midi. Un pic de chaleur que l'on rencontre normalement en juillet et août. Les quelques nuages présents dans le ciel de la matinée ont rapidement laissé place à un soleil de plomb, qui a rendu l'atmosphère très étouffante en ville, comme dans un four.
Les habitants reprennent leurs habitudes estivales
Alors il faut s'adapter. Et les habitants, comme Esperanza qu'Europe 1 a rencontrée au café, ont déjà repris leurs habitudes et leur mode de vie estival. "On boit beaucoup d'eau, on s'habille léger, on sort peu en journée et on reste sous la clim. C'est la seule chose qui soulage de la chaleur", explique-t-elle. C'est ce que fait également Daniel, qui s'est rendu dans un parc pour échapper au coup de chaud. "On essaye de sortir le moins possible, et de rester sous la clim."
Dans les rues, les auvents et les brumisateurs protègent déjà les passants. Le problème, c'est l'eau : à cause de la sécheresse, les réserves de la ville sont au plus bas. Dans la presse quotidienne ce jeudi matin, le gouvernement andalou prévient qu'il y aura des restrictions si la situation empire.
"C'est inquiétant parce que les réserves d'eau s'épuisent"
Une situation que redoutent tous les habitants ici, comme Maria. "Nous n'avons déjà plus le droit de laver les voitures à l'eau potable ni de remplir les piscines. C'est inquiétant parce que les réserves d'eau s'épuisent. Et il ne fait pas encore 45 degrés comme en plein été", s'inquiète-t-elle. Et vu que les habitants évitent d'aller à l'extérieur, les balades en calèche proposées par Juan-Carlos sont désertées. "Les gens préfèrent la fraîcheur. Ils vont prendre un taxi climatisé plutôt que de monter dans la calèche, même si elle est couverte et qu'on leur donne de l'eau."
"C'est très compliqué pour nous", souffle Juan-Carlos, au contraire des glaciers. Ceux-là ne désemplissent pas : même à 19 heures, des files de plusieurs dizaines de personnes s'allongent devant les marchands de glace de la ville. Par ailleurs, des restrictions déjà mises en place par la ville de Séville. Les nombreuses fontaines de la ville n'ont pas été allumées ce jeudi matin, justement à cause du manque d'eau.