La deuxième canicule de l'été, qui accable des millions d'habitants en Europe occidentale, a pulvérisé les records les uns après les autres, la barre des 42°C étant largement franchie à Paris jeudi, au paroxysme de cet épisode avant des orages et un rafraîchissement prévu en fin de semaine.
La nuit la plus chaude jamais enregistrée en France
Comme attendu, le record historique de chaleur qui datait de plus de 70 ans dans la capitale française est tombé avec 42,6°C enregistrés en milieu d'après-midi : depuis le début des mesures en 1873, Paris n'avait dépassé les 40°C qu'une seule fois, le 28 juillet 1947, avec 40,4°C.
Sous l'effet conjugué de ces chaleurs exceptionnelles et de la sécheresse, des incendies ont ravagé plusieurs milliers d'hectares de cultures et de végétation jeudi en France, dans le nord-ouest, le nord et le nord-est du pays.
La nuit de mercredi à jeudi avait été "très probablement" la plus chaude jamais mesurée en France avec une température minimale moyenne de 21,4°C, devant les 21,3°C du 14 août 2003, selon Météo-France. Le rafraîchissement est cependant promis à partir de vendredi, accompagné d'orages.
Le Royaume-Uni, le Benelux, la Suisse et l'Allemagne face à des températures inédites
Le Royaume-Uni a atteint la température maximum jamais enregistrée en juillet, en début d'après-midi, avec 36,9° à Heathrow, selon l'office météo. Le thermomètre a grimpé jusque 38,1° à Cambridge. Les fortes chaleurs ont aussi provoqué des perturbations dans le trafic ferroviaire, avec des ralentissements de trains.
L'Allemagne a battu jeudi un nouveau record absolu de chaleur avec 42,6°C aussi, mesurés à Lingen en Basse-Saxe. Celui-ci a pulvérisé un précédent record de 40,5°C établi la veille seulement à Geilenkirchen, également dans le nord-ouest du pays. Pour l'Allemagne, placée en alerte canicule, passer le seuil des 42°C est une première ; la centrale nucléaire de Grohnde, en Basse-Saxe, sera provisoirement mise à l'arrêt vendredi jusqu'à dimanche, l'eau de la rivière Weser servant à rafraîchir le réacteur risquant d'atteindre le seuil critique de 26°C.
Les records de chaleur sont également tombés aux Pays-Bas avec 40,4°C; en Belgique avec 40,6°C. Le Luxembourg et une partie de la Suisse sont aussi touchés par cet épisode de canicule. Dans le centre des Pays-Bas, la police espérait même arracher une trêve aux voleurs et criminels : elle a lancé un appel sur Facebook pour demander aux gens de rester "tranquilles". "C'est très rude de travailler avec ce temps", justifie-t-elle. En Belgique, sur le porte d'Anvers, deux hommes enfermés dans un conteneur rempli de cocaïne ont carrément appelé la police pour qu'elle vienne les délivrer.
La chaleur est telle sur cette partie de l'Europe que la société des trains à grande vitesse Thalys, qui dessert plusieurs grandes villes du Nord, a suspendu toutes ses ventes de billets sur toutes ses lignes jusqu'à vendredi, à cause de problèmes sur les infrastructures. Un voyageur du Thalys Amsterdam-Paris a signalé que son train était immobilisé sur les voies au nord de Bruxelles, sans climatisation mais avec des bouteilles d'eau "mises à disposition au bar".
Une baisse amorcée dans le sud-ouest de l'Europe
L'Italie est également touchée et les autorités ont élevé mercredi l'alerte au niveau 3 ("bulletin rouge") dans cinq villes (Bolzano, Brescia, Florence, Pérouse et Turin). En Espagne, les températures ont commencé à redescendre à des valeurs normales pour la saison estivale, avec seulement six des 50 provinces du pays toujours en alerte orange, selon le service météorologique national.
Les températures les plus élevées sont attendues dans le nord-est où elles pourraient atteindre les 41°C à Saragosse. Cette zone est également placée en alerte aux orages violents.