Le PDG de Renault et de l'Alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn va passer Noël et le début de la nouvelle année derrière les barreaux, la justice japonaise ayant décidé dimanche de prolonger sa garde à vue jusqu'au 1er janvier inclus.
De nouvelles charges. "Aujourd'hui, la décision a été prise de détenir (Carlos Ghosn). La garde à vue viendra à expiration le 1er janvier", a dit le tribunal du district de Tokyo dans un communiqué. Carlos Ghosn, dont l'arrestation le 19 novembre avait fait l'effet d'un coup de tonnerre, a fait l'objet vendredi d'un nouveau mandat d'arrêt sur des charges supplémentaires, à savoir abus de confiance. Le parquet soupçonne ainsi Carlos Ghosn d'avoir "failli à sa fonction de PDG et d'avoir causé un préjudice à Nissan".
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Les séjours à l'étranger retardent la prescription. Concrètement, le parquet lui reproche d'avoir fait couvrir par Nissan "des pertes sur des investissements personnels" au moment de la crise financière d'octobre 2008, ce qu'il nie selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK. La somme incriminée s'élève à 1,85 milliard de yens (14,5 millions d'euros). Ce type de délits est normalement prescrit au bout de 7 ans, mais la loi permet de suspendre le décompte lors des séjours à l'étranger, nombreux dans le cas de Carlos Ghosn qui passait seulement un tiers de son temps au Japon.
Au moins 38 millions d'euros non déclarés. Pour le moment, le Franco-libano-brésilien a été inculpé le 10 décembre pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen. Les deux hommes sont également soupçonnés de minoration d'émoluments sur la période 2015-2018, pour un montant de 4 milliards de yens.