>> Pendant dix jours, notre reporter parcourt l'Europe du Sud pour comprendre comment nos voisins européens vivent leur déconfinement, la réouverture des frontières, l'approche des vacances, mais aussi prendre le pouls de l’économie locale. Un voyage de l'Italie jusqu'à la Grèce, en passant par les Balkans et la côte Adriatique. Après notamment l'Italie, la Slovénie et la Croatie, Jean-Sébastien Soldaïni parcourt les Balkans et fait une étape à Belgrade, capitale de la Serbie.
Mise à part l’énergie d’une capitale, l’ambiance à Belgrade n’est pas bien différente de celle de Novi Sad. Les cafés se remplissent en fin d'après-midi. Les terrasses sont bien animées. Et les jardins qui bordent le Danube à l’entrée de la vieille ville de Zemun sont bien garnis.
Les habitants profitent de leur liberté retrouvée. Tous ? Non ! Les personnes âgées sont encore soumises à quelques règles. Après avoir dû observer une quarantaine stricte - autorisation de sortir uniquement le dimanche matin de 4 heures à 7 heures du matin pour faire leurs courses - ils doivent désormais continuer de porter un masque et des gants dans l’espace public.
"La priorité, c'est la santé"
Difficile de trouver des personnes de cet âge qui parlent anglais, alors je tente ma chance à l’association des retraités. Par bonheur (hasard ?), elle se trouve à 200 mètres de l’endroit où je me trouve. Un des membres de l’association accepte de jouer les traducteurs avec Djuro, 81 ans.
Retrouvez les précédentes étapes de notre tour d’Europe
• Première étape, Vintimille : si les touristes français ne viennent pas, "on peut fermer"
• Deuxième étape, Milan : se réinventer pour survivre à la crise économique
• Troisième étape, Venise : calme, propre et silencieuse
• Quatrième étape à la frontière slovène : "Une goutte après l'autre, le vase se remplira pour revenir à une situation normale"
• Cinquième étape, en Slovénie : la vie normale...
• Sixième étape, la Croatie : dans l'attente des touristes
• Septième étape, Novi Sad : les contraintes sanitaires balayées
L'octogénaire s'accommode volontiers des règles : "J’ai vécu la Seconde Guerre mondiale", s’amuse le vieil homme à la voix métallique, "alors un masque et des gants…" Au départ, les plus de 65 ans se sont sentis discriminés par ces mesures, mais avec le temps, ils les ont acceptées, bien aidés par les plus jeunes. "La priorité, c’est notre santé. Nous sommes fragiles", insiste Ratko, 79 ans.