La marée de boue de résidus miniers qui s'est déversée après la rupture du barrage de Brumadinho a dévasté 125 hectares de forêt et l'impact environnemental sera "ressenti pendant des années", a déploré mardi l'ONG WWF. "Environ 125 hectares de forêts ont été perdus, l'équivalent de 125 terrains de football", explique l'association dans un rapport diffusé quatre jours après la tragédie qui a fait au moins 65 morts et 288 disparus.
Le fleuve Sao Francisco menacé. La masse de boue toxique a contaminé une rivière locale, la Paraopeba, à présent teintée de marron. La contamination progresse à raison d'un kilomètre par heure. Un village indigène où vivent 27 familles, à 22 km de Brumadinho, a été privé d'eau potable et respire l'odeur fétide de poissons morts.
L'Agence nationale des Eaux (ANA) estime que les résidus miniers doivent atteindre entre le 5 et le 10 février la centrale hydro-électrique de Retiro Baixo, à 300 km de la mine dont le barrage a cédé. L'organisme espère que le barrage de la centrale puisse retenir la boue, mais craint qu'elle ne progresse jusqu'au fleuve Sao Francisco, un des plus importants du Brésil, 30 km plus loin. Les autorités pensent que les résidus pourraient atteindre aussi la centrale hydro-électrique de Tres Marias, à la confluence entre le Paraopeba et le Sao Francisco, entre le 15 et le 20 février.