Un café de la capitale centrafricaine où se produisait en concert un célèbre chanteur local a été attaqué samedi soir à la grenade par des hommes non identifiés, faisant une vingtaine de blessés, selon de sources concordantes. Trois personnes sont également mortes mais vraisemblablement après l'attentat.
"Deux individus sur une moto". Le café visé, "Au carrefour de la paix", se situe à la limite du 3ème arrondissement de Bangui, le quartier musulman de la capitale surnommé "PK5" et épicentre des violences communautaires ces dernières années dans la ville, et du 5ème arrondissement. "Deux individus sur une moto ont lancé samedi soir une grenade dans le café" où se produisait le chanteur Ozaguin, a déclaré le porte-parole de la mission de paix en RCA (Minusca), Hervé Verhoosel.
21 blessés, selon un médecin. Des membres du groupe du chanteur ont été blessés et emmenés à l'hôpital communautaire de Bangui, selon la même source. A ce même hôpital, un médecin a fait état de 21 blessés reçus aux urgences. "On m'a prévenu hier soir, mon frère est en attente, il a reçu des bouts de grenade dans les jambes. Peut-être qu'on va l'amputer", a déclaré sur place Romaric, venu au chevet de son frère, l'une des victimes. "Ils (les assaillants) ont lancé quatre grenades (...), les premiers blessés ont été évacué par moto taxis", a raconté un témoin.
Des personnes tuées en représailles ? Trois morts sont à déplorer, a déclaré un responsable local. Les corps ont été vus par le journaliste de l'AFP dans une morgue de la capitale centrafricaine. Deux des victimes ont été égorgées, et une autre battue à mort. Elles auraient été tuées en représailles après l'attaque du café.
Dernière attaque en février. L'artiste Ozaguin, chanteur très en vue dans son pays où il est surnommé le roi de la rumba centrafricaine, a confirmé, dans une courte vidéo publiée sur sa page Facebook, que six de ces musiciens avaient été blessés. Il s'est dit étonné de ne pas avoir été lui-même blessé par des éclats de grenade et a remercié Dieu et ses fans pour leur soutien. Bangui n'avait plus été le théâtre de violences depuis février 2017 et une opération des forces armées centrafricaines contre un groupe armé du PK5.