Dimanche, les Catalans sont appelés aux urnes pour se prononcer sur l'indépendance de leur région. Au final, rien ne dit, en cas de résultat positif, que Madrid accepte de perdre une de ses régions. Une situation dans laquelle plusieurs autres régions vont se retrouver dans les prochains mois. D'ici décembre, puis en 2018, quatre autres régions européennes vont en effet organiser des référendums similaires à celui de la Catalogne. Au risque de se heurter à leur capitale.
Le 22 octobre en Vénétie et Lombardie. L'Italie est un jeune pays, unifié seulement en 1871. D'où des identités régionales fortes et aussi quelques velléités d'indépendance. La Vénétie et la Lombardie organiseront le 22 octobre prochain un référendum sur leur indépendance. Annoncé en mars dernier par les dirigeants de ces deux régions issus de la Ligue du Nord, parti d'extrême droite, il sera purement consultatif et n'aura aucune valeur légale. L'objectif ? Faire pression sur Rome dans le domaine fiscal. La Vénétie et la Lombardie, qui représentent à elles deux un quart du PIB italien, donnent aujourd'hui au pouvoir central 70 milliards d'euros par an. Quant au résultat de cette consultation, la Ligue du Nord souhaite ramener cette somme à 14 milliards. La Ligue du Nord est optimiste. En 2014, lors d'un référendum sur internet, 89% des participants s'étaient prononcés en faveur de l'indépendance de la Vénétie.
Le 25 avril 2018 aux îles Féroé. Cet archipel, situé à mi-chemin entre le Royaume-Uni et l'Islande, est rentré dans la souveraineté danoise en 1386. Ces îles, peuplées d'environ 50.000 habitants, bénéficient depuis 1948 d'un statut particulier leur conférant une large autonomie… insuffisant jugent aujourd'hui les partisans de l'indépendance. L'idée d'un référendum, ancienne, a longtemps été freinée par une crise économique grave due à l'effondrement de l'industrie de la pêche. En 2004, les indépendantistes obtiennent enfin leur scrutin. 50,72% des Féroïens (qui ont participé à 91,1%) se disent alors favorables à l'indépendance. Mais Copenhague refuse de prendre en compte ce résultat. En février dernier cependant, le gouvernement féroïen a annoncé la tenue d'un nouveau référendum qui se tiendra le 25 avril 2018.
L'automne 2018 en Ecosse. L'Ecosse proposera à sa population un référendum durant l'automne 2018. Un possible divorce qui interviendrait après... 311 ans de mariage. C'est en effet en 1707 que le traité d'Union a été signé entre le royaume d'Angleterre et le royaume d'Ecosse. Si l'idée de séparation s'est concrétisée, c'est que le Royaume-Uni a décidé en 2016 de quitter l'Union européenne. Or les Écossais sont "europhiles", ils ont en effet voté à 62% pour rester au sein de l'UE. En mars dernier, la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a donc fait savoir qu'elle organiserait un référendum. Mais rien ne dit que l'Ecosse prenne son envol seule. Son économie, très dépendante du pétrole, serait fragilisée et l'instauration d'une vraie frontière avec le Royaume-Uni, sorti de l'UE, ne serait pas une bonne nouvelle pour les relations commerciales avec son voisin le plus proche. Autre obstacle de taille : pour organiser un référendum, Édimbourg aurait besoin de l'accord de Londres. Et pour le moment, Westminster a opposé une fin de non recevoir.
Un référendum en Corse… plus d'actualité. C'était jeudi dernier à l'assemblée de Corse. Le président du Conseil de l'exécutif, Gilles Simeoni, issu du parti nationaliste Per a Corsica, a mis les pendules à l'heure : "L’autodétermination c’est le processus par lequel le peuple Corse effectue démocratiquement et librement ses choix essentiels, et donc cette notion n’implique ni ne préjuge aucune option institutionnelle, pas plus qu’elle n’est synonyme d’un scrutin référendaire. L’indépendance, cette orientation n’est pas et ne sera pas au programme de Per a Corsica !"