Une collision mardi matin d'une voiture devant une école dans la province du Hunan, dans le centre de la Chine, a fait plusieurs blessés parmi les enfants, selon la police. Cet accident, survenu à l'extérieur d'une école primaire de Changde, ville de cinq millions d'habitants, intervient une semaine après qu'un automobiliste a fauché des dizaines de joggeurs à Zhuhai (sud), faisant 35 morts et une quarantaine de blessés.
Les blessés dans l'accident de Changde, survenu vers 7H30 mardi (23H30 GMT lundi), "ont été immédiatement envoyés à l'hôpital pour y être soignés" et "leur vie n'est actuellement pas en danger", a annoncé la police dans l'après-midi. Ni cette source ni les médias d'État n'ont précisé s'il s'agissait d'un accident ou d'un acte délibéré. Le conducteur, un homme de 39 ans identifié uniquement par son nom de famille, Huang, a été placé en garde à vue, selon la police.
Un gouvernement aux abois
Le parquet général a souligné mardi sur la messagerie WeChat qu'il aurait "zéro tolérance" pour les atteintes à "la sécurité des campus" et s'est engagé "à tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité des campus et des élèves". Interrogé sur cet accident à l'occasion de son point-presse hebdomadaire, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a pour sa part assuré que "le gouvernement chinois a toujours pris, et continuera à prendre des mesures efficaces pour garantir la sécurité de la population et l'ordre social".
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux chinois, où apparaît l'école, semblent montrer la scène juste après l'accident, avec des dizaines d'enfants paniqués en train de courir en criant "au secours, au secours", et de nombreuses personnes blessées à terre. Sur une autre, on voit un homme en sang se faire frapper par des passants alors qu'il est allongé au sol à côté d'une voiture tout terrain. De nombreuses vidéos sur le sujet publiées sur les réseaux sociaux semblent mardi avoir d'ores et déjà été supprimées de ces plateformes étroitement contrôlées.
Série d'attaques récentes
La collision est rapidement devenue l'un des sujets les plus discutés sur les réseaux sociaux chinois, avec quelque 95 millions de vues accumulées sur la plateforme Weibo à 11H10 (03H10 GMT). La Chine, dont les autorités mettent en avant le niveau élevé de sécurité publique au prix d'un contrôle social important, a été ébranlée ces derniers jours par plusieurs attaques meurtrières attribuées à des individus isolés. "Comment quelque chose comme ceci peut-il encore se produire?", a regretté un utilisateur de Weibo mardi après la collision de Changde. "Il y a eu tellement de gens qui se sont vengés de la société ces derniers temps", a déploré un autre.
Le 11 novembre, un homme de 62 ans avait percuté au volant d'un SUV des personnes qui faisaient de l'exercice à l'extérieur, au sein d'un complexe sportif de Zhuhai, dans la province du Guangdong (sud), faisant 35 morts et une quarantaine de blessés. Les autorités ont pris près de 24 heures pour communiquer le bilan de cette attaque. Des vidéos des faits sont par ailleurs devenues inaccessibles après leur publication.
Il s'agit de la pire tuerie de ces dernières années en Chine, un pays peu habitué à des incidents violents de cette ampleur mais qui est exposé à une montée des frustrations, dans un contexte de ralentissement de la croissance économique. Les premiers éléments de l'enquête suggèrent que le conducteur de Zhuhai aurait pu commettre ces actes en raison de "son mécontentement concernant le partage des biens ayant suivi son divorce", d'après la police.
Samedi, une attaque au couteau dans une école de l'est du pays, perpétrée par un ancien élève, a fait huit morts et 17 blessés. D'après les premiers éléments de l'enquête, le suspect est un homme de 21 ans, étudiant de la promotion 2024, qui n'a pas réussi à obtenir son diplôme et "est revenu à l'école pour exprimer sa colère et commettre ces meurtres", selon la police de Yixing (est).