Un juge néo-zélandais a ordonné vendredi l'expertise psychiatrique du suprémaciste blanc qui a tiré dans deux mosquées de Christchurch, diffusant en direct le film des massacres, pour déterminer s'il pouvait être jugé pour 50 meurtres.
L'Australien Brenton Tarrant, 28 ans, sera examiné par deux experts médicaux pour savoir "s'il est en mesure d'être jugé ou s'il est dément", a décidé le juge Cameron Mander au cours d'une brève audience à Christchurch, où l'Australien est inculpé de 50 meurtres et de 39 tentatives de meurtre pour ces attaques.
Une première comparution où l'accusé est resté immobile
Tarrant comparaissait par lien vidéo depuis la prison de très haute sécurité d'Auckland, où il est détenu à l'isolement suite à son arrestation peu après le massacre. Le suspect est resté immobile tout au long de l'audience. Le tribunal ne lui a pas demandé de dire s'il comptait plaider coupable ou non coupable. Les médias sont désormais interdits de filmer ou de photographier l'accusé. La prochaine audience est prévue le 14 juin.
Le 15 mars, Brenton Tarrant, 28 ans, a tué 50 fidèles dans deux mosquées de la grande ville de l'île du Sud, et diffusé en direct les images du carnage sur Facebook. Le tueur a limogé son avocat commis d'office après sa première comparution le 16 mars, ce qui a fait craindre qu'il veuille se défendre lui-même et se servir de son procès comme plateforme de propagande. Toutefois, deux avocats d'Auckland, Shane Tait et Jonathan Hudson, étaient présents durant l'audience pour le représenter.
Un détenu à l'isolement le plus complet
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a répété à plusieurs reprises que la tuerie de Christchurch était un "attentat terroriste". Le ministère public pourrait vouloir qualifier l'accusé de terroriste afin de montrer que l'extrémisme de droite est tout aussi dangereux que l'extrémisme islamiste. L'administration pénitentiaire avait révélé le mois dernier que Tarrant était séparé des autres détenus et qu'il pouvait être surveillé en permanence, directement par les gardiens de prison ou par vidéo. Il n'a pas accès à la télévision, à la radio, aux journaux et n'a pas droit aux visites.
En cas de condamnation, selon la presse locale, il est vraisemblable qu'il reste à l'isolement afin de lui épargner d'éventuelles représailles de co-détenus à majorité polynésiens. Selon le dernier bilan des autorités, 24 personnes sont toujours hospitalisées, dont quatre dans un état critique. Parmi ces dernières victimes figure une fillette de quatre ans.