La chancelière allemande Angela Merkel s'est prononcée samedi en faveur d'un très net durcissement des règles d'expulsion de demandeurs d'asile condamnés par la justice en Allemagne, en l'autorisant même pour ceux condamnés à une peine avec sursis. "Si les réfugiés ont commis un délit", cela doit "avoir des conséquences, (...) cela veut dire que le droit (de séjour) doit s'arrêter s'il y a une peine de réclusion ou même avec sursis", a déclaré Mme Merkel, tirant les leçons des agressions sexuelles intervenues le soir de la Saint-Sylvestre à Cologne (ouest), qui impliqueraient des demandeurs d'asile.
Faciliter la perte du droit d'asile. Lors d'une réunion à Mayence (sud-ouest), la direction du parti conservateur de la chancelière CDU s'est mise d'accord pour demander que la perte du droit d'asile en Allemagne soit plus systématique en cas de délit. Cette position doit désormais être discutée avec l'autre grand parti présent dans la coalition gouvernementale à Berlin, les sociaux-démocrates du SPD.
"L'intérêt de la grande majorité des réfugiés". "Il est important que là où la loi n'est pas suffisante, elle soit modifiée", a affirmé, lors d'une conférence de presse, Angela Merkel, y voyant là aussi "l'intérêt de la grande majorité des réfugiés". Pour l'heure, selon la loi allemande, l'expulsion d'un demandeur d'asile n'a lieu qu'après une condamnation à au moins trois ans de prison, mais à la condition que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d'origine. L'Allemagne a vu affluer en 2015 1,1 million de demandeurs d'asile et les violences du Nouvel An à Cologne ont créé un choc dans le pays, faisant croître les critiques à l'égard de la politique d'ouverture aux demandeurs d'asile suivie depuis septembre par Mme Merkel.