La guérilla colombienne de l'Armée de libération nationale (ELN) a déclaré mardi qu'elle était prête à libérer des otages qu'elle retient depuis un mois même sans accord avec le gouvernement, rejetant par avance la responsabilité d'éventuels incidents sur l'armée. "Nous avons décidé par nous mêmes de procéder à ces libérations, au risque de ne pas bénéficier des conditions minimales pour la réussite de ces opérations humanitaires", affirme l'organisation dans un communiqué diffusé à La Havane.
L'ELN demande un soutien de l'ONU et de l'Eglise. L'ELN demande également le soutien des pays appuyant le processus de paix, de l'ONU et de l'Eglise pour accompagner ces libérations. Elle ajoute qu'elle "tient les forces armées responsables pour tout incident fatal qui pourrait survenir durant ces opérations humanitaires".
Le nouveau président colombien Ivan Duque, qui a succédé le 7 août à Juan Manuel Santos, avait prévenu qu'il n'accepterait pas que la rébellion ait recours à l'enlèvement comme mécanisme "d'intimidation et de chantage", si elle souhaitait poursuivre les discussions autour du processus de paix entamées à Cuba.
Des prises d'otages intensifiées. Officiellement considérée après les accord de paix avec les Farc comme étant la dernière guérilla active en Colombie, l'ELN a intensifié son recours aux prises d'otages après la fin d'un cycle de dialogues le 1er août à Cuba. Depuis, neuf personnes ont été enlevées: quatre militaires, trois policiers et deux sous-traitants civils employés par l'armée.
L'ELN, qui compte quelque 1.500 combattants, a entamé en février 2017 des négociations de paix avec le gouvernement précédent de Juan Manuel Santos. Les rebelles ont manifesté leur disposition à reprendre les discussions de paix avec son successeur Ivan Duque.