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Colombie : le président Petro promet «la guerre» à la guérilla de l'ELN

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : Raul ARBOLEDA / AFP . 3 min
Colombie : le président Petro promet «la guerre» à la guérilla de l'ELN
Colombie : le président Petro promet «la guerre» à la guérilla de l'ELN © Raul ARBOLEDA / AFP

La Colombie déplore plus de 100 morts en cinq jours en raison des affrontements liés aux guérillas et au narcotrafic. Dans ce contexte, le président colombien Gustavo Petro a déclaré ce lundi "la guerre" à la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) du pays.

La Colombie déplore plus de 100 morts en cinq jours et des milliers de déplacés en raison des affrontements liés aux guérillas et au narcotrafic en différents points du pays, un épisode de violences accrues qui a conduit le président de gauche Gustavo Petro à déclarer lundi "la guerre" à la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN).

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La frontière avec le Venezuela, le sud amazonien et une zone du nord de la Colombie subissent l'offensive d'organisations qui se disputent le contrôle du territoire et les routes du narcotrafic dans le pays, premier producteur mondial de cocaïne.

Au moins 80 morts et quelque 11.000 déplacés

Le bilan s'est encore alourdi lundi après des affrontements entre des groupes dissidents rivaux de la défunte guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont fait au moins 20 morts dans le département amazonien de Guaviare (sud). "Il y a 20 morts et les corps ont été emmenés à la morgue de Villavicencio", une ville proche, a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Défense.

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Les combats ont éclaté entre des hommes de "Calarca", chef d'un groupe dissident des FARC qui négocie la paix avec le gouvernement colombien, et ceux d'"Ivan Mordisco", qui refuse de négocier.

Depuis jeudi, le pays fait déjà face à une attaque sanglante de la guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste) contre des dissidents des FARC et la population civile dans la région du Catatumbo (nord-est), à la frontière avec le Venezuela. Bilan : au moins 80 morts et quelque 11.000 déplacés.

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Avec plus de 50.000 hectares de cultures de coca, carburant du long conflit armé, le Catatumbo est un symbole de la guerre interne qui a fait plus de 9,5 millions de victimes en six décennies. Dans le département de Bolivar (nord), des affrontements entre l'ELN et le cartel du Clan del Golfo ont fait par ailleurs neuf morts, selon les autorités. 

Suspension des négociations de paix avec l'ELN

Ces violences mettent à mal la politique menée par le gouvernement de Gustavo Petro, premier président colombien de gauche et ancien guérillero, qui s'est engagé à son arrivée au pouvoir en 2022 à sortir par le dialogue du conflit armé et négocie depuis avec plusieurs organisations armées du pays. Il n'est pas parvenu à des accords concrets avec les guérillas, les narcotrafiquants, ni les groupes paramilitaires d'extrême droite.

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En 2016, un accord de paix historique avait entraîné le désarmement des FARC, mais des groupes dissidents se sont depuis réorganisés avec de nouvelles recrues.

Gustavo Petro a décidé vendredi de suspendre les négociations de paix avec l'ELN, qu'il a accusée de perpétrer des "crimes de guerre". Lundi, il a jugé, sur le réseau social X, que ce groupe armé avait "emprunté le chemin de Pablo Escobar", en référence au célèbre narcotrafiquant colombien mort en 1993. L'ELN "a choisi le chemin de la guerre et il aura la guerre", a-t-il affirmé. 

Le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, est arrivé dimanche à Cucuta, la capitale du département du Norte de Santander où se trouve le Catatumbo, pour diriger l'offensive militaire contre les guérillas.  M. Petro, qui s'est rendu dans la région vendredi, a évité de se prononcer sur le drame humanitaire qui s'aggrave au fil des jours. 

"Opération spéciale" pour s'occuper des déplacés

Depuis jeudi, des centaines de personnes ont fui vers le Venezuela et Caracas a activé une "opération spéciale" pour s'occuper des déplacés dans deux municipalités limitrophes. Du côté colombien de la frontière, plusieurs villes et villages comme Tibu accueillent des milliers de personnes dans des abris improvisés, gardés par des militaires. 

"Il y a tant d'innocents qui souffrent de la guerre, qui endurent des choses que nous ne devrions pas avoir à vivre", a notamment témoigné Carmelina Perez, une déplacée. Selon un responsable colombien, les morgues du département du Norte de Santander sont saturées à "250%". 

L'armée a évacué plus de 230 personnes par hélicoptères, y compris des enfants, tandis que plus de 5.000 soldats ont été déployés dans la zone. 

Les autorités disent se concentrer sur l'aide aux populations menacées par la guérilla dans cette région mais ont annoncé une "deuxième phase" devant leur permettre d'entrer dans les zones critiques pour repousser les insurgés.