Après l'accord historique de 2016, les Farc (forces armées révolutionnaires de Colombie) avaient quitté la jungle pour l'arène politique, mettant ainsi fin à 50 ans de conflit dans le pays qui a fait au moins 260.000 morts et 45.000 disparus. Mais la paix pourrait bel et bien voler en éclat, comme le relate France Inter. Les Colombiens sont appelés aux urnes dimanche pour choisir leur nouveau chef de l'Etat. Le Président sortant, grand artisan de l'accord de paix qui a reçu le prix Nobel de la paix, ne peut plus se représenter après avoir atteint la limite des deux mandats. En tête des sondages, le candidat de droite Ivan Duque veut revoir l'accord. Un casus belli pour les guérilleros qui menacent de combattre à nouveau.
"Sécurité très précaire". "En apparence, nous sommes en paix. Mais on ne peut pas faire confiance à tout le monde. Les anciens commandants sont très vulnérables. À n'importe quel moment, on peut les tuer. Beaucoup de gens leur en veulent : les paramilitaires d'abord mais aussi beaucoup de victimes. La sécurité des anciens commandants est en ce moment très précaire", évoque sur France Inter un ancien guérillero. Depuis le début de l'année, une vingtaine d'anciens membres des Farc ont été assassinés.
Revenir sur des points de l'accord. L'accord de paix prévoyait le dépôt des armes des guérilleros en échange d'une réforme agraire avec une redistribution des terres, une intégration politique des anciens dirigeants et des peines aménagées contre des aveux. S'il est élu, Ivan Duque veut revenir sur la réforme agraire et les peines de prison alternatives proposées aux anciens Farc.
Pas de candidat à la présidentielle. Les Farc, qui devaient participer à sa première présidentielle, ont finalement dû renoncer alors que leur candidat, Rodrigo Londono, a été victime d'un infarctus. En mars dernier, le parti n'avait obtenu que 0,5% des voix aux législatives.