Comment Emmanuel Macron veut embarquer les Européens avec lui pour renforcer la défense européenne et soutenir l’Ukraine ?
Après le clash entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron tire la sonnette d’alarme. Le président de la République veut réaffirmer, en urgence, le soutien européen à l’Ukraine et embarquer nos voisins dans «une autonomie stratégique» vis-à-vis des États-Unis.
"Nous allons définir nos positions communes, ce que nous voulons obtenir, ce qui n'est pas négociable, et les présenter à nos partenaires américains" a déclaré dans la nuit de dimanche à lundi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, qui sait compter sur le soutien des Européens. Ce dimanche à Londres, 15 d'entre eux ont fait bloc autour de lui lors d'un sommet organisé par le Premier ministre britannique.
Keir Starmer propose avec Emmanuel Macron une trêve d'un mois dans les airs, sur les mers et sur les infrastructures énergétiques en Ukraine.
Trouver 200 milliards d'euros
Emmanuel Macron plaide en faveur d’une défense commune, qui pourrait rivaliser avec le bouclier américain. "Nous, Européens, devons dépenser jusqu’à 3,5% de notre PIB dans l’armement, les Russes eux sont déjà 10%, la France à 2%", justifie le chef de l’État.
Pour financer la différence, Emmanuel Macron veut reprendre les méthodes de la crise du Covid, c’est-à-dire faire des emprunts communs, ou utiliser le mécanisme européen de stabilité. L’objectif : trouver 200 milliards d’euros à investir immédiatement.
La possibilité d'un partage de la dissuasion nucléaire
Pour convaincre l’Allemagne et les autres de suivre son projet, le président utilise deux arguments. En premier, la peur en Europe d’être abandonné par Donald Trump du jour au lendemain et en second, la possibilité d’un partage de la dissuasion nucléaire.
Évidemment, Emmanuel Macron resterait le seul à pouvoir déclencher l’arme atomique. Mais la France placerait des têtes nucléaires dans toute l’Europe à la place des États-Unis. "Il ne faut pas avoir peur d’aller sur ce sujet", conclut le chef de l’État.