Poutine ira-t-il «à coup sûr» en Moldavie s'il n'est pas «freiné» ? «C'est à tout fait plausible», réagit le général Paloméros
Alors que Donald Trump fait craindre un désengagement des États-Unis en Ukraine et une rupture avec leurs alliés européens, un sommet réunissant une douzaine de dirigeants européens à Londres se tient actuellement pour tenter de sortir de l'impasse. Et l'enjeu est crucial, comme l'a rappelé Emmanuel Macron : freiner les ambitions de Vladimir Poutine.
Un sommet européen pour soutenir l'Ukraine après l'altercation de Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison blanche. Après cette scène inédite, où Donald Trump a brutalement menacé le président ukrainien de "laisser tomber" l'Ukraine, attaquée par la Russie depuis février 2022, les dirigeants européens tentent de sortir de l'impasse diplomatique.
Ils se réunissent actuellement à Londres pour discuter du financement d’une défense européenne commune et de l'aide européenne à l'Ukraine. Un coup d'accélérateur dans un contexte diplomatique très tendu depuis la prise de fonction de Donald Trump en janvier 2025.
"Il ne faut pas se priver" d'une défense de l'Europe par les Européens
"Le divorce avec Washington n'est pas consommé, mais c 'est pas une raison pour se reposer sur un espoir", explique le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et ancien commandeur suprême de l'Otan. Invité d'Europe 1 midi week-end, il estime que dorénavant "il faut des actions concrètes".
"Mais il faut traiter le court terme - c'est l'Ukraine - et puis le moyen et le long terme, comme l'a dit le président de la République. Une défense de l'Europe par les Européens avec des alliés, il ne faut pas se priver de ça. Je crois que c'est ça l'enjeu maintenant, très clairement", précise-t-il.
"Tout va dépendre de ce que devient l'Otan"
Dans un entretien à plusieurs titres de la presse dominicale, dont le Journal du dimanche, Emmanuel Macron a prévenu que si le président russe Vladimir Poutine, responsable de l'attaque de l'Ukraine depuis 2022, n'est pas freiné, "il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie".
"C'est tout à fait plausible", réagit le général Paloméros ce dimanche midi. "À partir du moment où les règles établies après la Seconde guerre mondiale et la Charte de l'ONU sont foulées au pied par une superpuissance - qui plus est membre permanent du Conseil de sécurité - tout est possible", estime-t-il.
Si le président russe obtient une victoire en Ukraine, le risque serait alors de le voir recréer par la force un "empire soviétique", qui comprendrait donc par exemple la Moldavie ou la Géorgie. "Tout va dépendre de ce que devient l'Otan, mais cette discussion n'a pas eu lieu jusqu'à présent", conclut le général.