"Les boys vont rentrer à la maison" car "nous avons vaincu ISIS [l'État islamique] en Syrie, ma seule raison d'être là-bas pendant ma présidence". C'est par ces mots que Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines du pays, mercredi. Lourde de conséquences, sur le plan intérieur et extérieur, cette décision unilatérale se base sur un constat que la France ne partage pas.
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Un "vide" profitable à l'EI ? "Certes, le groupe djihadiste a perdu presque tout son territoire en Syrie, mais la défaite totale de l'État islamique n'est pas acquise", répète l'Élysée, tout comme la ministre des Armées, Florence Parly.
2 - Mais Daech n’est pas rayé de la carte, ni ses racines d’ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste.
— Florence Parly (@florence_parly) 20 décembre 2018
"Partir maintenant, c'est laisser un vide dans lequel Daech s'engouffrera immédiatement". Pour l'instant, les militaires français engagés en Syrie y restent. "Pour autant, nous ne pouvons pas nous substituer aux forces américaines", reconnaît un conseiller. "Ce sont elles, la colonne vertébrale de la lutte antiterroriste dans la région."
La France préoccupée par les djihadistes prisonniers. Du côté des kurdes, un sentiment domine : la peur, celle d'être abandonnés une énième fois. "Nous sommes choqués", affirme un responsable kurde dans le nord de la Syrie. "Si les États-Unis nous lâchent, la Turquie en profitera pour nous envahir et il y aura des massacres."
Les Kurdes rappellent au passage qu'ils gardent sur leur territoire plusieurs milliers de combattants djihadistes étrangers, dont des dizaines de Français. "La France ne veut pas voir s'éparpiller ses djihadistes dans une région ô combien volatile. Nous essayons de convaincre Washington de se retirer progressivement", avance l'Élysée dans ce dossier très sensible.