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Isabelle Ory, édité par Romain David
En présentant systématiquement des candidats aux présidences des différentes commissions, les eurodéputés espèrent empêcher les élus du Rassemblement national et leurs alliés nationalistes d’accéder à des postes importants. 

Le Rassemblement national et ses alliés ne semblent pas prêt d’obtenir des postes à responsabilités au Parlement européen. Vu leur poids dans le nouvel l’hémicycle, ils y ont pourtant droit. Mais les autres familles politiques sont bien décidées à faire barrage lors des votes mercredi. Avec ses 73 élus, la droite nationaliste peut prétendre à la présidence de deux commissions importantes au Parlement européen : les affaires juridiques et l’agriculture. Une situation qui reste toutefois inimaginables pour les autres partis.

De l’extrême gauche à la droite classique, les groupes politiques se sont donc unis pour présenter d’autres candidats et établir un cordon sanitaire autour des alliés de Marine Le Pen. "Lorsque je vois comment ils ont utilisé l’argent public réservé à travailler avec des assistants parlementaires à des seules fins d’organisation de leur appareil politique, j’émets des grands doutes sur leurs capacités à gérer la destinée de l’Union européenne", relève auprès d’Europe 1 Éric Andrieu, le vice-président du groupe social-démocrate.

"Si vous osez remettre en cause le fonctionnement des institutions..."

Il s’agit d’une rupture assumée avec la pratique de répartition des postes entre les familles politiques. Ce que dénonce l’élu Rassemblement national Thierry Mariani. "On est dans un comportement totalitaire. Si vous pensez certaines choses, y compris à l’extrême gauche, on peut vous donner des responsabilités, mais si vous osez remettre en cause le fonctionnement des institutions, alors là vous êtes bons à laisser aux chiens", s’agace-t-il.

La dédiabolisation attendra encore. Mais les nationalistes peuvent aussi désormais pointer qu’ils sont la seule véritable opposition au niveau européen.