La Turquie met sa menace à exécution. Ankara commence en effet à renvoyer des membres de l'État islamique dans leur pays d'origine, jusqu'alors détenus dans le pays. Un Américain a déjà été renvoyé, et dix Allemands devraient l'être dans la semaine. Côté français, 11 djihadistes seront envoyés en France d'ici peu. La date exacte n'a pas été communiquée.
Au Quai d'Orsay, on rappelle que ce retour n'est pas le premier, et surtout qu'il s'organise dans un cadre précis, en place depuis cinq ans. Il s'agit du protocole Cazeneuve, signé entre Paris et Ankara en 2014, qui permet une collaboration étroite entre services de renseignement turc et français.
Individus "parfaitement identifiés"
Tous les djihadistes renvoyés dans ce cadre sont de fait parfaitement identifiés, souligne une source sécuritaire. A leur descente d'avion, ces 11 personnes seront prises en charge par la DGSI, le renseignement intérieur.
Les mots du ministre de l'Intérieur turc ont été clairs : "Nous ne sommes pas un hôtel pour les membres de Daech." Si on est encore loin des 1.500 djihadistes détenus dans le pays que la Turquie veut expulser, la décision prise par Ankara est très politique, souligne un diplomate. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n'apprécie par les critiques européennes sur son offensive contre les Kurdes en Syrie.