Manille va lancer une procédure d'extradition aux États-Unis d'un Philippin soupçonné d'avoir joué un rôle dans un projet d'attentat djihadiste avorté contre des cibles new-yorkaises sur le modèle de ceux de Paris et Bruxelles, a annoncé dimanche le ministre de la Justice de l'archipel.
"Une procédure à suivre". Russell Salic et deux autres personnes ont été inculpés pour leur implication dans ce projet d'attentats qui auraient été perpétrés au nom du groupe État islamique pendant le ramadan, mois du jeûne musulman, de 2016. Salic, un chirurgien orthopédiste de 37 ans, a été arrêté aux Philippines en avril 2017 et les États-Unis demandent son extradition.
"Cela veut dire simplement que nous devons entamer les démarches qui ont été demandées en vue de son extradition", a déclaré le ministre philippin de la Justice Vitaliano Aguirre, sans précision de calendrier. "Nous avons une procédure à suivre, cela a été fait à de nombreuses reprises dans le passé". Le ministre a ajouté que le suspect faisait l'objet d'une enquête dans son propre pays sans en révéler les détails.
Un rôle de financier ? Selon un communiqué du procureur de New York publié vendredi, le médecin philippin est soupçonné d'avoir viré 423 dollars (360 euros) en mai 2016 aux deux autres suspects pour commettre les attaques. Ces derniers sont un Canadien de 19 ans nommé Abdulrahman El Bahnasawy, qui a acheté des explosifs et un Américain résidant au Pakistan, Talha Haroon.
Le commandant de l'armée philippine, le général Eduardo Ano, a déclaré dimanche que Salic avait envoyé des fonds destinés "au réseau terroriste de l'EI" dans d'autres pays. "Il fournit un soutien financier à plusieurs extrémistes ou suspects terroristes au Moyen-Orient, aux États-Unis et en Malaisie", a-t-il déclaré à la presse. "Il était très actif sur les réseaux sociaux, sur des sites utilisés par des groupes ayant partie liée avec l'EI". Les autorités surveillent ses activités depuis 2014, a-t-il ajouté.
Un complot déjoué. De multiples cibles, dont le métro de New York, Times Square ou des salles de concert avaient été identifiées dans ce complot déjoué par un agent infiltré du FBI. Dans leurs échanges avec cet agent, les suspects ont fait allusion aux attentats de novembre 2015 à Paris et de mars 2016 à Bruxelles.