La police irakienne a dispersé, ce dimanche, plusieurs rassemblements dans le pays. Il y a huit jours, un mouvement de contestation sociale, qui dénonce l'état des services publics et le chômage, est partie de Bassora dans le sud de l'Irak. Le mouvement s'est répandu dans le reste du pays. Samedi, des appels à une grande manifestation ont notamment émergé dans la capitale Bagdad .
Face à la menace d'extension de ce mouvement, le Premier ministre Haider al-Abadi a annoncé samedi soir une allocation immédiate d'environ trois milliards de dollars pour la province de Bassora, en plus des promesses d'investissement dans l'habitat, les écoles et les services.
Des dizaines de blessés. Des annonces qui n'ont pour autant pas permis de calmer la grogne. Ce dimanche, à Bassora, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui cherchaient à prendre d'assaut le siège du conseil provincial, en plein centre-ville, a rapporté un correspondant de l'AFP. D'autres manifestants ont tenté de pénétrer dans le champ pétrolier d'al-Zoubeir, au sud-ouest de la ville. Ils ont été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de heurts qui ont fait des blessés, selon ce correspondant.
Les protestations se sont aussi poursuivies ce dimanche dans les provinces de Zi Qar, Najaf et Kerbala, où des affrontements avec la police ont fait des dizaines de blessés parmi les manifestants et les forces de police, ont rapporté les correspondants de l'AFP. A Nassiriya, chef de la province de Dhi Qar, au moins 15 manifestants et 25 policiers ont été blessés dans les heurts, selon Abdel Mohsen al-Jabiri, adjoint au directeur du département de la santé.
La plus haute autorité chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, a apporté vendredi son soutien aux manifestants, tout en les appelant à éviter les désordres et les destructions.