Les Etats-Unis restent ouverts à un possible dialogue avec la Corée du Nord, qui a décidé de ne pas mettre à exécution pour l'instant son projet de tirs de missiles près du territoire américain de Guam, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat américain. "Nous sommes toujours intéressés par la recherche d'une voie vers le dialogue, mais cela dépend de lui", a affirmé Rex Tillerson au sujet de Kim Jong-Un.
Kim Jong-Un veut "observer encore un peu". Le dirigeant nord-coréen a expliqué qu'il allait "observer encore un peu le comportement idiot et stupide des Yankees" avant d'éventuellement lancer les missiles, a rapporté mardi l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. S'ils "persistent dans leurs actions irresponsables et dangereuses dans la péninsule coréenne", la Corée du Nord prendra des mesures "telles que déjà annoncées", a-t-il toutefois ajouté.
"Je n'ai pas de réponse à ses décisions pour l'instant", a précisé le chef de la diplomatie américaine, qui répondait brièvement à une question de la presse après avoir présenté le rapport annuel des Etats-Unis sur la liberté religieuse dans le monde. Rex Tillerson a déjà affirmé que l'administration américaine était prête à négocier avec Pyongyang, mais à condition que la Corée du Nord renonce à ses ambitions nucléaires.
Les Etats-Unis veulent des preuves de bonne foi. "Les Etats-Unis veulent négocier avec Pyongyang", avait-il assuré la veille dans une tribune conjointe avec le ministre de la Défense Jim Mattis. Mais pour s'asseoir à la même table que des émissaires de Kim Jong-Un, la diplomatie américaine demande des preuves de leur bonne foi qui pourraient prendre la forme d'une "cessation immédiate de ses menaces provocatrices, des essais nucléaires, des lancers de missiles et d'autres tests d'armement".
Missiles nord-coréens : les moteurs ukrainiens en cause ont été livrés seulement à la Russie
Les moteurs de fusées produits en Ukraine, qui auraient selon une étude permis à Pyongyang de réaliser des progrès spectaculaires en matière de missiles, ont tous été livrés à Russie, a indiqué mardi l'agence spatiale ukrainienne. Moscou a de son côté rejeté la responsabilité sur Kiev, indiquant que les modifications nécessaires n'auraient pas été possibles sans "spécialistes ukrainiens".
Selon l'International Institute for Strategic Studies (IISS), un centre de réflexion britannique, les missiles utilisés lors des derniers essais nord-coréens étaient dotés de moteurs réalisés sur la base du RD-250, un moteur qui était jadis fabriqué dans l'usine soviétique puis ukrainienne de Ioujmach.
Ces moteurs, assemblés jusqu'en 2001, étaient vendus sur des fusées Cyclone-2 et Cyclone-3 "au bénéfice de la Russie", a expliqué à la presse Iouri Radtchenko, directeur de l'agence spatiale ukrainienne. "Selon les informations dont nous disposons, la Russie dispose actuellement (...) de sept à vingt fusées" de ce type, a-t-il ajouté. "Ils ont pu en livrer ensuite une partie à qui ils voulaient", a-t-il toutefois ajouté.