En pleine pandémie de coronavirus, des ingénieurs et codeurs d'Amazon ont appelé jeudi à faire grève le 24 avril, pour protester contre le licenciement de certains de leurs collègues qui ont pris position contre le groupe et pour obtenir de meilleures conditions de travail pour les employés des entrepôts. "Nous voulons dire à Amazon que nous en avons ras-le-bol de tout ça, des licenciements, des tentatives de nous réduire au silence, de la pollution, du racisme et du dérèglement climatique", a déclaré Maren Costa, ex-employée de l'entreprise, d'après un communiqué du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ).
Elle a tenu ses propos jeudi lors d'une réunion en ligne avec près de 400 salariés, organisée par l'AECJ, qui pousse le géant du commerce en ligne à faire plus d'efforts pour réduire son impact sur l'environnement. Ajoutant : "Nous demandons donc aux employés de la tech de ne pas se connecter à leur poste de travail vendredi 24 avril".
Maren Costa et Emily Cunningham, deux leaders de l'AECJ, ont été licenciées la semaine dernière, officiellement "pour avoir enfreint le règlement intérieur de manière répétée", d'après un porte-parole du groupe, cité par la chaîne américaine CNBC.
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175.000 personnes recrutées
Amazon n'a pas immédiatement répondu à une requête de l'AFP. La réunion de jeudi portait aussi sur les conditions de travail dans les entrepôts et centres logistiques, ultra-sollicités depuis des semaines à cause de la pandémie de Covid-19 et du confinement. Les besoins sont tels qu'Amazon a entrepris de recruter 175.000 personnes aux États-Unis. Mais certains employés se sont plaints du manque de protections sanitaires. D'après le communiqué du groupe de pression, un salarié de Chicago a accusé le groupe de dissimuler des informations.
"Amazon a confirmé qu'il y avait deux cas dans notre entrepôt. Nous avons peur. Amazon rend impossible de savoir qui d'autre a pu être en contact avec les personnes contaminées", a-t-il affirmé lors de la réunion, selon des propos rapportés par l'AECJ.
"Les produits pour lesquels je risque ma vie tous les jours sont loin d'être essentiels"
"Amazon dit qu'on assure un service essentiel, mais les produits pour lesquels je risque ma vie tous les jours sont loin d'être essentiels. J'emballe des fers à lisser les cheveux, des décorations de Pâques et des balles de ping-pong !", s'est emporté un employé polonais, toujours selon l'AECJ. Il y a deux semaines, Amazon a annoncé la distribution de millions de masques et la mise en place de contrôles de température sur tous ses sites américains et européens.
Mais cette semaine, une décision de justice en France a contraint le géant américain à fermer ses sites pour une durée indéterminée. "En dépit des investissements énormes mis en œuvre dans nos centres de distribution pour préserver la sécurité de nos salariés, la Cour de justice de Nanterre a pris un jugement qui oblige à fermer les centres de distribution en France", regrettait le directeur général d'Amazon France Frédéric Duval sur Europe 1