Coronavirus : Donald Trump suspend la contribution américaine à l'OMS

Donald Trump
Le président Donald Trump a annoncé la suspension de la contribution américaine à l'OMS. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le président américain suspend la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Donald Trump accuse l'organisation d'avoir commis des "erreurs" sur le coronavirus et d'être trop proche de la Chine. Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 400 à 500 millions de dollars par an à l'OMS. 

Donald Trump a annoncé mardi la suspension de la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), coupable à ses yeux d'avoir commis de nombreuses "erreurs" sur le coronavirus et d'être trop proche de la Chine. "Le monde a reçu plein de fausses informations sur la transmission et la mortalité" du Covid-19, a lancé le président américain dans un long et violent réquisitoire contre cette agence de l'ONU. Les Etats-Unis sont le premier contributeur de cette agence sanitaire dont le siège est à Genève. 

"Aujourd'hui, j'ordonne la suspension du financement de l'Organisation mondiale de la santé pendant qu'une étude est menée pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus", a lancé Donald Trump depuis les jardins de la Maison Blanche. Le président républicain a évoqué une étude "très approfondie" qui pourrait durer de 60 à 90 jours.

Soulignant que les Etats-Unis contribuaient à hauteur de 400 à 500 millions de dollars par an à l'organisation, contre environ 40 millions de dollars "et même moins" pour la Chine, il a estimé que son pays avait le "devoir" de réclamer des comptes.

"Problèmes depuis des années"

"Si l'OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l'épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts", a-t-il martelé.

 

"Nous avons eu des problèmes avec eux depuis des années", a-t-il encore dit. Donald Trump a été particulièrement agacé par les critiques de l'OMS à l'encontre de sa décision, fin janvier, d'interdire l'entrée aux Etats-Unis aux voyageurs en provenance de Chine, une mesure dont le locataire de la Maison Blanche s'enorgueillit encore, assurant qu'elle a ralenti l'arrivée du virus.

Aux yeux de l'OMS, "la Chine a toujours raison", a déploré le président américain. Donald Trump est par ailleurs resté évasif sur les conditions dans lesquelles il souhaitait que les Etats-Unis mettent progressivement en place le déconfinement.

 Après avoir eu des propos très autoritaires lundi, "C'est le président des Etats-Unis qui décide!", il a adopté un ton beaucoup plus conciliant vis-à-vis des gouverneurs. "Nous nous entendons tous très bien et nous voulons tous prendre les bonnes décisions", a-t-il lancé.

Avec les premiers signaux encourageants face au Covid-19, liés à la stabilisation du rythme des contaminations, le débat a vite basculé sur les moyens de "rouvrir le robinet" tout en gardant un oeil sur un éventuel redémarrage de l'épidémie.

 

Mardi matin, Andrew Cuomo, gouverneur de l'Etat de New York, avait vivement dénoncé les propos du président selon lesquels il avait tout pouvoir d'ordonner le déconfinement dans les Etats. "La position du président est tout simplement absurde. Ce n'est pas ce que dit la loi. Ce n'est pas ce que dit la constitution. Nous n'avons pas un roi, nous avons un président", avait-il lancé.

Le président peut certes donner le ton, fixer un cap, mais le système fédéral accorde aux gouverneurs des 50 Etats le pouvoir de prendre les mesures obligatoires de confinement ou de déconfinement. A ce jour, Donald Trump n'a d'ailleurs fait qu'émettre des recommandations de distanciation sociale jusqu'à fin avril.

"Réouverture par étapes"

Depuis plusieurs jours, sur les deux côtes des Etats-Unis, les gouverneurs se regroupent pour esquisser des réponses coordonnées. A l'est, New York, New Jersey, Connecticut, Rhode Island, Massachusetts, Delaware et Pennsylvanie. A l'ouest, Californie, Oregon et Washington.

Augmentation massive des tests, mesures de confinement spécifiques pour les plus de 65 ans, réouverture progressive pour certains commerces: tous les gouverneurs préparent leurs plans de transition. Et la plupart d'entre eux rappellent inlassablement une vérité dure à accepter: le nouveau coronavirus, qui cause la maladie du Covid-19, n'aura pas disparu à la fin du confinement. Une grande majorité de la population l'aura évité et restera donc susceptible d'être contaminée tant qu'il n'y aura pas de vaccin.

"Ce sera une réouverture par étapes", martèle Andrew Cuomo. "Il n'y a pas d'interrupteur. Ce n'est pas binaire".