Même s'il se produit un mois après le putsch au Niger, le coup d'État militaire au Gabon se déroule dans un contexte différent. C'est ce mercredi matin, après la réélection du président gabonais Ali Bongo, que des militaires ont annoncé avoir mis "fin au régime en place" et avoir placé le président "en résidence surveillée". Mais pour l'instant, les putschistes ne pointent pas du doigt les intérêts français dans le pays.
Pour le moment donc, les armées françaises ne sont pas impactées. Elles espèrent que cela continuera à être le cas, et pour cela, le mot d'ordre est la discrétion pour ne surtout pas attirer l'attention. Les armées veulent éviter que ce putsch de généraux dans un contexte électoral ne se transforme en coup d'État anti-français.
400 soldats français au Gabon
Au Gabon, l'emprise militaire française est relativement faible aujourd'hui. Il y a tout au plus 400 soldats tricolores qui y stationnent, dont le 6e bataillon d'infanterie de marine, implanté dans le camp de Gaulle à Libreville, la capitale du pays. Celui-ci contrôle les stocks d’alimentation, d’équipements et de munitions, entretient des véhicules et stocke du carburant.
Une unité aérienne est aussi implantée sur la base 175. Elle assure l’accueil et le soutien logistique pour les aéronefs en détachement ou de passage dans la région.
Éviter que la France ne devienne un sujet dans cette crise
En réalité, c'est surtout une mission de formation qui est dispensée sur place, d'abord à destination de l'armée gabonaise mais aussi à dix autres pays de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). D'ailleurs, aucune force spéciale ne se trouve au Gabon, contrairement au Niger.
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Selon les informations d’Europe 1, les consignes données par Paris aux militaires sur place sont de laisser les Gabonais gérer leurs affaires intérieures, et tout faire pour éviter que la France ne devienne un sujet dans cette crise politique interne. Pour l’instant, aucune menace avérée n’a été détectée sur des Français. Les putschistes, eux-mêmes, n’ont pas prévu, disent-ils, de revoir les accords de défense qui lient les deux pays depuis l’indépendance du Gabon en 1960.