Quatre mois après le crash du vol MS804 d'Egyptair, les restes des corps n'ont pas encore été rendus aux familles et aucune commission d'identification n'a été mise en place par les autorités égyptiennes. Cet Airbus A320, reliant Paris au Caire, s'est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l'Égypte après avoir soudainement disparu des écrans radar, avec 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français.
La colère des familles. "Aujourd'hui, nous savons que plus de 60 ADN ont été identifiés, même si les autorités égyptiennes ne nous ont pas communiqué de chiffres officiels", a indiqué une source française proche de l'enquête. Une commission de conciliation et d'identification des victimes, chargée d'entériner l'identification des corps pour permettre leur rapatriement, devait être mise en place fin août, mais cela a été annulé. "Rien ne peut légitimer un tel retard. Les proches des victimes ont l'impression d'être pris en otages dans le jeu diplomatique entre Paris et Le Caire", a déploré Me Sébastien Busy, avocat de 22 familles, dont 14 françaises.
Les autorités françaises et égyptiennes pas d'accord sur la cause. Deux théories s'affrontent pour tenter d'expliciter le crash. Les enquêteurs français privilégient l'hypothèse d'un incident technique, alors que l'analyse de l'une des boîtes noires -celle contenant les données de vol- a révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s'étaient déclenchées avant le crash de l'Airbus A320. A l'inverse, les autorités égyptiennes semblent privilégier la piste terroriste. Elles mettent en avant la découverte de traces d'explosifs (TNT) sur des morceaux de l'appareil, a expliqué une source proche du dossier, confirmant une information du Figaro.