Les États-Unis vont obliger Boeing à procéder à des modifications du 737 MAX 8 et du 737 MAX 9 mais ne vont pas clouer ses avions au sol, prenant le contrepied de pays comme la Chine, après l'accident mortel d'un appareil de ce type dimanche en Ethiopie. L'agence fédérale de l'aviation (FAA), un des principaux régulateurs du transport aérien, a demandé à l'avionneur d'effectuer les changements requis "au plus tard en avril", selon une communication aux autorités de l'aviation civile internationale.
Ces modifications portent sur des logiciels et le système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages de ces avions. Boeing doit également actualiser le manuel destiné à la formation des pilotes de ces avions. "Si nous identifions un problème affectant la sécurité, la FAA prendra des mesures immédiates et appropriées", a-t-elle assuré.
Deux accidents sur ce nouveau modèle en peu de temps. Les autorités américaines prennent clairement le contrepied de l'Indonésie et surtout de la Chine, qui représente à elle seule un tiers des 350 737 MAX 8 actuellement en service. Un 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines s'est écrasé dimanche au sud-est d'Addis Abeba peu après le décollage, tuant les 157 passagers et membres d'équipage. C'est ce même modèle, version remotorisée du 737, qui s'était abîmé en mer en Indonésie fin octobre, entraînant la mort des 189 personnes à bord, là aussi quelques minutes après le décollage. A l'époque, Jakarta n'avait pas jugé utile d'immobiliser ses appareils, même si depuis l'accident de Lion Air, le 737 MAX suscite de nombreuses interrogations dans la communauté aéronautique.
Il est particulièrement rare qu'un nouveau modèle enregistre deux accidents mortels en peu de temps. Les États-Unis ont cloué au sol toute une flotte d'avions seulement deux fois lors des quarante dernières années. La dernière fois remonte à janvier 2013 lorsque les appareils 787 Dreamliner de Boeing avaient été immobilisés après des problèmes de batteries. En l'espèce, les régulateurs américains n'avaient réagi qu'au bout du second incident.