Emmanuel Macron rencontrera en tête-à-tête Vladimir Poutine lundi à Moscou puis le président ukrainien Volodymyr Zelensky mardi à Kiev, a annoncé l'Elysée vendredi. Le chef de l'Etat a multiplié ces derniers jours des entretiens téléphoniques avec ses homologues russe et ukrainien, ainsi qu'avec le président américain Joe Biden, afin de jouer les médiateurs dans cette crise.
Œuvrer à la désescalade
Depuis l’Elysée Emmanuel Macron enchaine les appels téléphoniques. Jeudi soir, c’est une nouvelle fois avec les deux acteurs principaux de cette crise qu’il s’est entretenu. 45 minutes avec le russe Vladimir Poutine puis une heure avec l’ukrainien Volodymir Zelensky. Un peu plus tôt c’était avec le polonais Duda qu’il conversait, sans oublier l’échange nocturne de mercredi avec le président américain Joe Biden.
Une intense activité diplomatique voulue par Emmanuel Macron afin d’œuvrer à la désescalade.
Moscou a salué jeudi soir un dialogue constructif. Kiev de son côté indique avoir parlé avec Paris d’une "accélération du processus de paix". Comme si Emmanuel Macron voulait à tout prix endosser le costume de diplomate en chef de l’Europe. Un nouvel habit justifié selon son entourage par le fait que la France préside désormais le Conseil de l’Union européenne.
Un rôle qui le place en surplomb de la campagne électorale et alors que ses adversaires à la présidentielle s’impatientent, cette situation va durer dans les prochains jours. Car c’est aussi un objectif inavoué du président presque candidat : faire de la gestion de cette crise internationale une force avant de se lancer dans la bataille nationale.
Remettre l'Europe au centre du jeu
Alors que l'UE a semblé bien peu compter lors des premières discussions russo-américaines sur l'Ukraine, le président français tente depuis des semaines de remettre dans le jeu l'Europe, dont il prône depuis des années et non sans mal "l'autonomie stratégique".
La dernière rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine remonte à l'été 2019, lorsque le président français l'avait invité au Fort de Brégançon, dans le sud de la France. Le président français devait aller le voir à Moscou au printemps 2020 mais sa visite avait été reportée en raison de la crise sanitaire.