Le gouverneur de Californie a ratifié mercredi une loi supprimant la prescription pour les crimes sexuels, une mesure qui avait été demandée par beaucoup dans la foulée de l'affaire Bill Cosby.
Un dépôt de plainte possible à tout moment. La loi "Justice pour les victimes" a reçu "un accord bipartisan unanime au Sénat et à l'Assemblée" de Californie, se félicite dans un communiqué la sénatrice démocrate Connie Leyva, à l'origine du texte. Le nouveau texte permet sans limite de temps d'engager des poursuites pour toutes sortes d'agressions sexuelles, alors que jusqu'à présent les victimes n'avaient que dix ans pour porter plainte, sauf en cas de présence d'ADN, ce qui offrait un délai un peu plus long. "D'après le département américain de la Justice, seuls deux violeurs sur cent sont condamnés et envoyés en prison. Les autres 98% ne sont jamais punis pour leurs crimes", souligne Connie Leyva dans son communiqué, publié sur son site Internet.
Des agressions sexuelles sur des mineures. La star télévisuelle déchue Bill Cosby, 79 ans, est accusée par des dizaines de femmes de les avoir agressées sexuellement, la plupart en les droguant, pour des faits remontant jusqu'aux années 1960. Très peu de poursuites ont été engagées en raison de la prescription. Plusieurs poursuites au civil sont en cours à Los Angeles, dont une agression présumée à la célèbre Playboy Mansion en 1974 sur Judy Huth alors qu'elle n'avait que 15 ans. Chloe Goins, mannequin de 26 ans, accuse quant à elle le comédien de l'avoir agressée quand elle avait 18 ans, également à la Playboy Mansion.
Vers de nouvelles plaintes contre Cosby ? L'avocate Gloria Allred, qui représente plusieurs victimes présumées de l'acteur, a réagi en soulignant qu'avant "la ratification de la loi, la prescription a empêché beaucoup de victimes de viols de pouvoir envisager des poursuites", notamment "beaucoup de femmes, y compris beaucoup de mes clientes, (qui) ont accusé Bill Cosby de les avoir agressées sexuellement". Elle ajoute dans un communiqué que plusieurs de ses clientes ont témoigné devant le Congrès californien en faveur de la nouvelle loi, "qui donne le message aux prédateurs sexuels que le passage du temps ne les protégera plus".