En début de soirée jeudi, ils reconnaissaient leur défaite à demi-mot. Toute la nuit, au fur et à mesure des dépouillements et de l'annonce des résultats, ils ont repris du poil de la bête. Et au petit matin vendredi, les militants pro-Brexit du district de Havering, en banlieue londonienne, ont vu renaître l'espoir de voir le "leave", la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'emporter. Ce quartier est l'un des tout premiers du grand Londres à s'être prononcé en ce sens.
"On peut gagner". "C'est très excitant et très angoissant en même temps. Tout le pays retient son souffle en ce moment", confie Osman. Ce jeune militant conservateur a passé les dernières semaines dans la rue, à vanter le Brexit. Vendredi, ses efforts semblent avoir payé. "C'est très serré mais j'ai toujours été confiant, on peut gagner."
Vote des classes populaires. Une confiance partagée par le député Andrew Rosindell. L'élu conservateur et euro-sceptique voit dans ce scrutin le résultat d'un vote massif des plus modeste. "On a vu une très forte participation pour les zones HLM dans tout le pays. Je pense que les classes ouvrières sont allées voter, j'ai rencontré des gens qui n'avaient jamais voté de toute leur vie", explique-t-il. "Pourquoi iraient-ils voter tout à coup ? Parce qu'ils veulent quitter l'Union européenne."
L'écart se creuse. Si le résultat définitif du référendum n'était toujours pas connu, tôt vendredi matin, le camp du Brexit comptabilisait environ 1 million de voix d'avance sur celui du "Remain". Dans le district de Havering, certains bureaux de vote étaient toujours en cours de dépouillement. On y attendait au moins 70 à 75% de bulletins en faveur du "leave".