Un "désastre humanitaire". Près de 25 000 réfugiés ukrainiens sont déjà arrivés en France après avoir fui les bombardements russes dans leur pays. Selon David Lisnard, président de l'Association des maires de France, ils pourraient y avoir des millions de déplacés dans les prochaines semaines et prochains mois, d'où la nécessité d'organiser au mieux leur accueil en France.
"On est habitué à accueillir des réfugiés. Dans ma ville, qui est une ville d'accueil, on a vu des Syriens et des Irakiens récemment, mais là quantitativement, c'est colossal. Ça n'a rien à voir. Il faut vraiment avoir conscience que ça se passe sur le continent européen et déjà, on a recensé 90 000 offres d'hébergement chez les particuliers. Donc, il faut tout faire pour bien les accueillir", a-t-il déclaré au micro de Sonia Mabrouk.
Faciliter les démarches administratives
Selon le maire de Cannes (LR), de nombreuses communes de France ont pris des initiatives. Avec l'accord de la préfecture, des titres de séjours ont déjà été délivrés aux réfugiés. "On inscrit les enfants à l'école, on a des traducteurs. Il y a une diaspora ukrainienne importante, donc ça nous aide et il y a une bourse aux emplois. Ce qui est frappant, c'est que ce ne sont que des femmes et des enfants et que les femmes veulent toutes travailler. Il y a une intégration immédiate et ce qu'il faut, c'est que ce soit accepté par la population", s'est-il exprimé.
David Lisnard ne souhaite pour autant pas attribuer des logements sociaux aux réfugiés pour le moment, pour ne pas créer de situations de rejet de la part des Français qui sont sur liste d'attente. Il compte sur la générosité des Français et sur l'implication des maires de France, "très mobilisés". "On trouve plein de solutions intermédiaires avec des organismes de garantie de loyers dans le secteur privé, on va chercher des logements vacants."
"Une polémique indigne"
Face au reproche d'un accueil à géométrie variable entre des réfugiés ukrainiens et d'autres réfugiés syriens ou afghans, le président de l'Association des maires de France parle de "polémique indigne" et de "faux procès" intenté à la France, pays d'accueil "devenue cosmopolite". "On a un pays européen, c'est sur notre continent. Il y a une proximité géographique. Ça touche plus, c'est une évidence" a-t-il confié à Sonia Mabrouk.
Selon le maire, l'urgence est avant tout l'accueil face au nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine. Plus de 3,5 millions de personnes ont été déplacées depuis les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe, selon le décompte de l'ONU publié mardi.