Débattre de l'engagement français au Mali ? Une demande "légitime", selon l'ancien ministre de la Défense Alain Richard

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Antoine Terrel , modifié à
Invité mardi d'Europe 1, l'ancien ministre de la Défense Alain Richard a jugé "légitime" la demande de La France insoumise d'un débat autour de la poursuite de l'engagement militaire de la France au Mali et au Sahel. 
INTERVIEW

Alors que l'émotion reste forte, après la mort de treize militaires français de la force Barkhane au Mali, la France, engagée dans la région depuis janvier 2013 avant un élargissement de l'opération au Sahel, doit-elle revenir sur son engagement militaire ? C'est la question qu'ont soulevé mardi les députés de La France insoumise en demandant au gouvernement "d'ouvrir une discussion sérieuse et rationnelle pour envisager les voies de sortie d'une guerre dont le sens échappe désormais à nombre de nos compatriotes et de Maliens eux-mêmes". Cette demande est "légitime", a jugé l'ancien ministre de la Défense Alain Richard, sur Europe 1, mardi. 

Notant que Jean-Luc Mélenchon "a une connaissance structurée des relations géopolitiques", Alain Richard estime que quand les élus LFI réclament "un débat pour savoir si la poursuite de cette opération est justifiée, avec éventuellement des renforcements, et si elle a la compréhension de nos concitoyens", cette question est "parfaitement justifiée". 

"Maintenir la légitimité et l'efficacité de ce mandat"

Car, pour l'ancien ministre de la Défense de Lionel Jospin, l'adhésion de la population aux interventions militaires françaises est primordiale. "Dans les dizaines de cas dans lesquels j'ai vu un pays décider d'engager les forces, il y a en fait deux mandats", explique-t-il. "Un mandat officiel délivré par les Nations unies, dans lequel on définit légalement au pays ses objectifs à poursuivre et les limites à suivre, mais aussi un mandat qui est l'acceptation de votre opinion publique". 

Toutefois, note Alain Richard, "les Français sont beaucoup moins réticents à des engagements extérieurs que les autres peuples européens, qui sont devenus beaucoup plus pacifistes". Et s'il est ouvert à un débat sur l'engagement français, le sénateur LREM du Val-d’Oise rappelle que la majorité et le gouvernement cherchent "à maintenir la légitimité et l'efficacité de ce mandat".