Décès d'un soldat nord-coréen fait prisonnier par l'armée ukrainienne, selon Séoul
La capture d'un soldat nord-coréen constituait une première depuis que Kiev et les Occidentaux ont fait état de la participation de troupes de Pyongyang au conflit. Cette implication d'une armée régulière étrangère a constitué une escalade majeure de l'invasion qui a été lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine.
Un soldat nord-coréen fait prisonnier par les forces ukrainiennes après avoir été déployé pour se battre aux côtés de la Russie, est décédé des suites de ses blessures, ont rapporté vendredi les renseignements sud-coréens.
"Il a été confirmé, par l'intermédiaire d'une agence de renseignement alliée, que le soldat nord-coréen capturé vivant le 26 décembre vient de succomber suite à l'aggravation de ses blessures", a indiqué l'agence de renseignement dans un communiqué.
Une première depuis trois ans de conflit
La capture d'un soldat nord-coréen constituait une première depuis que Kiev et les Occidentaux ont fait état de la participation de troupes de Pyongyang au conflit.
Cette implication d'une armée régulière étrangère a constitué une escalade majeure de l'invasion qui a été lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et aborde une phase critique avec le retour dans un moins d'un mois de Donald Trump à la Maison Blanche.
L'agence sud-coréenne avait annoncé la capture à la suite de publications qui en faisait état, photo à l'appui, par des comptes ukrainiens sur les réseaux sociaux.
3.000 soldats nord-coréens tués ou blessés selon Zelensky
Selon Kiev, 12.000 soldats nord-coréens, dont "environ 500 officiers et trois généraux", sont engagés dans la région russe de Koursk, dont l'armée ukrainienne occupe plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août. Ni la Russie ni la Corée du Nord n'ont jamais confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l'armée russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré lundi que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été "tués ou blessés" depuis leur engagement aux côtés de la Russie. Séoul a de son côté évoqué lundi 1.100 "tués ou blessés".
L'état-major sud-coréen a également observé des préparatifs qui lui font penser que la Corée du Nord s'apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, en renfort ou pour relever celles qui combattent déjà, en plus de drones.
Hypothèse de négociations
Un traité historique de défense mutuelle entre Pyongyang et Moscou, signé en juin, est entré en vigueur au début du mois. Il prévoit "une aide militaire immédiate" en cas d'agression armée par un pays tiers. Séoul considère que la Corée du Nord cherche à moderniser ses capacités de guerre conventionnelle avec l'assistance de la Russie, via l'expérience acquise dans les combats contre les forces ukrainiennes.
"L'implication des Nord-Coréens dans les combats n'a pas eu d'impact significatif sur la situation", a affirmé mardi à l'AFP Iévguen Iérine, porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR).
Selon lui, les troupes nord-coréennes n'ont pas d'expérience de combat moderne, notamment face aux drones devenus omniprésents sur le champ de bataille, et emploient "des tactiques plus primitives, issues de la Seconde Guerre mondiale ou de l'après-Seconde Guerre mondiale".
Intensification des frappes
L'Ukraine et la Russie ont intensifié leurs frappes ces derniers mois, avec des bombardements massifs qui ont visé le secteur énergétique ukrainien le jour de Noël, et veulent tout faire pour renforcer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.
Le républicain, déjà président des États-Unis de 2017 à 2021, a maintes fois promis de rétablir la paix en Ukraine "en 24 heures" et a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" ainsi qu'à des pourparlers. Mais le flou qui entoure son plan suscite l'inquiétude de l'Ukraine. En difficulté sur le front et très dépendante de l'aide occidentale, elle craint d'être contrainte à un accord qui lui serait défavorable.
Alors que l'hypothèse de négociations de paix est de plus en plus évoquée, le président russe a affirmé jeudi que la Slovaquie avait proposé d'être une "plateforme" pour de telles discussions, lors d'une visite en Russie du Premier ministre Robert Fico le 22 décembre. Cette visite d'un dirigeant européen dans la capitale russe, une démarche très rare, était allée à l'encontre de la politique d'isolement de Vladimir Poutine appliquée par les Occidentaux, qui s'efforcent de faire front uni dans leur soutien à Kiev.