Des soldats qataris basés à Bahreïn au sein d'une structure de la coalition internationale contre le groupe État islamique (EI) ont été sommés de quitter le pays dans les 48 heures, a indiqué dimanche une source proche du dossier à Doha. "Les soldats du Qatar qui participent à la lutte contre l'EI au sein de la Navcent ont été sommés par Bahreïn de quitter le pays", a déclaré cette source, se référant au commandement central des forces navales américaines.
Sur place depuis 2014. Cette demande intervient en plein milieu de la crise qui oppose le Qatar à ses voisins arabes du Golfe - dont l'Arabie saoudite et Bahreïn - et l'Égypte qui l'accusent de soutenir des mouvements "terroristes", ce que nie Doha. Ces pays ont rompu leurs relations avec le Qatar et lui ont fermé leurs espaces aériens. L'Arabie saoudite a fermé le seul poste frontalier terrestre qui lui permettait d'importer une bonne partie de ses besoins alimentaires. "Les Bahreïnis ont demandé au général américain qui commande (la Navcent) le départ des soldats du Qatar" a déclaré cette source. "Ils sont encore dans la base mais doivent la quitter dans les deux prochains jours." Le nombre de soldats concernés reste inconnu mais certains analystes parlent d'une "poignée d'officiers". Ils étaient sur place depuis 2014, selon une source officielle à Doha.
Accusé de financer le terrorisme. Outre les accusations contre le Qatar sur ses liens avec des groupes extrémistes, Bahreïn reproche à son voisin immédiat de s'ingérer dans ses affaires intérieure en soutenant notamment des opposants chiites appuyés par l'Iran, ce qui nie Doha également. Basé à Bahreïn, la Navcent fait partie de l'US Central Command dont la zone d'intervention va du Moyen-Orient à l'Asie. Parmi ses opérations, les raids aériens lancés à partir de la base d'Al-Udeid au Qatar contre les groupes djihadistes en Irak, en Syrie et en Afghanistan.
Des avions américains commandés. Washington est impliqué dans les efforts diplomatiques visant à trouver une solution à la dispute entre le Qatar et ses voisins. Le président américain Donald Trump a toutefois accusé le Qatar de "financer" des mouvements extrémistes mais le Pentagone et le département d'État ont souhaité l'allègement des mesures économiques contre ce pays. Le Qatar a passé commande la semaine dernière d'avions de combat américains F-15 pour un montant de 12 milliards de dollars.