Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré dimanche que la conférence de Bahreïn sur le volet économique du futur plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien était vouée à l'échec. "Nous sommes certains que la conférence de Manama ne sera pas un succès", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse à Ramallah.
Les États-Unis ont rendu public samedi le volet économique de leur plan de résoudre le conflit israélo-palestinien, et doivent le présenter cette semaine à Bahreïn. Selon eux, il vise à lever plus de 50 milliards de dollars pour les Palestiniens et à créer un million d'emplois en une décennie. Mais l'Autorité palestinienne boycotte cette conférence intitulée "De la paix à la prospérité", estimant que l'administration du président américain Donald Trump, qui affiche son soutien à Israël, cherche à acheter les Palestiniens et à les priver d'un État indépendant.
"il faut, avant tout, une solution politique"
"Nous ne serons ni les esclaves ni les serviteurs de (Jason) Greenblatt, (Jared) Kushner et (David) Friedman", a déclaré Mahmoud Abbas, évoquant, dans l'ordre, un conseiller de Donald Trump, le gendre du président américain et l'ambassadeur des États-Unis en Israël. "Nous avons besoin de (soutien) économique, d'argent et d'aide, mais avant tout, il faut une solution politique", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons accepter que l'Amérique transforme cette cause qui est politique en une cause économique" a-t-il poursuivi.
Rupture diplomatique depuis la reconnaissance de Jérusalem comme capitale par les États-Unis
Mahmoud Abbas a coupé les ponts avec l'administration Trump après la reconnaissance par le président américain de Jérusalem comme capitale d'Israël en décembre 2017. Les Palestiniens espèrent faire de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, la capitale de l'État auquel ils aspirent. Ce plan promis de longue date qui devrait inclure plus tard un volet politique, selon des responsables américains. L'administration de Donald Trump a précisé que l'initiative allait tenter de réformer l'économie palestinienne et de la lier à celle de ses voisins, afin de lever d'importants investissements internationaux.