La justice allemande soupçonne la filiale de Volkswagen, Audi, d'avoir trafiqué depuis des années les numéros de série sur des voitures non conformes aux normes environnementales pour les exporter en Corée du Sud, rapportait lundi la presse allemande. "En falsifiant le processus d'identification des voitures, Audi a distribué en Corée du Sud des véhicules qui n'auraient autrement jamais reçu d'autorisation d'exploitation", a révélé le journal Süddeutsche Zeitung, qui a eu accès à des documents d'enquête du parquet de Munich dans l'affaire du dieselgate.
Depuis les sites du constructeur à Ingolstadt et Neckarsulm en Allemagne, des employés d'Audi inscrivaient "à dessein" de faux numéros sur les châssis des véhicules non conformes aux tests d'émissions polluantes requis par la Corée pour pouvoir les y exporter, détaille le journal.
Une tricherie démarrée dès 2013 ? La tricherie aurait commencé en 2013 et la direction d'Audi en était informée, y compris l'ex-patron de la filiale, Rupert Stadler, placé en détention provisoire en Allemagne depuis juin pour son rôle dans le dieselgate. Ce scandale à tiroirs dans lequel les constructeurs allemands n'en finissent plus de s'embourber, avait éclaté en septembre 2015 chez Volkswagen (VW), maison-mère d'Audi et de Porsche.
Onze millions de voitures diesel. Le premier constructeur mondial est accusé d'avoir équipé 11 millions de ses voitures diesels d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées. La marque haut de gamme Audi, dont les ingénieurs sont soupçonnés d'avoir contribué à l'élaboration des logiciels manipulant les niveaux d'émission, est dans le viseur de la justice allemande depuis le début de l'affaire.