La commercialisation par la société Mattel d'une poupée à l'effigie de l'artiste mexicaine Frida Kahlo a déclenché un différend commercial entre des membres de la famille et une société basée à Miami, qui estime posséder les droits sur son image.
L'une des plus grandes peintres du XXème siècle. Le fabricant américain de jouets a dévoilé mercredi une série de poupées à l'effigie de personnalités, baptisée "Inspiring Women" (femmes inspirantes), parmi lesquelles figure Frida Kahlo (1907-1954). Cette artiste mexicaine est considérée comme l'une des plus grandes peintres du XXe siècle pour ses émouvants auto-portraits, dans lesquels elle exprimait à la fois sa douleur physique et son isolement.
Lancée à la veille de la journée internationale de la femme, la nouvelle collection de Mattel inclut également l'aviatrice américaine Amelia Earhart ou encore la mathématicienne afro-américaine Katherine Johnson, qui a travaillé sur des programmes spatiaux de la Nasa.
Un conflit autour des droits... Mais la famille de l'artiste a contesté à la société californienne le droit de commercialiser cette poupée. "Mara Romeo, petite-nièce de Frida Kahlo, est la seule détentrice des droits sur l'image de l'illustre peintre mexicaine Frida Kahlo," indique le communiqué. "La société Mattel n'a pas l'autorisation d'utiliser l'image de Frida Kahlo" et la famille menace "de prendre toutes les mesures" contre la société californienne.
Néanmoins, la société Frida Kahlo Corporation, basée à Miami, estime être détentrice des droits. "Mattel a travaillé en étroite collaboration avec Frida Kahlo Corporation, qui détient tous les droits liés au nom et à l'identité de Frida Kahlo, pour la création de cette poupée", assure la société dans un communiqué.
L'avocat de Mara Romeo, Pablo Sangri, indique que la famille a fondé en 2005 la Frida Kahlo Corporation, en association avec la société Casablanca Distributors. Mais cette dernière n'a pas respecté le contrat en omettant d'informer les proches de l'usage fait de l'image de l'artiste.
...mais pas seulement. La famille de l'artiste souligne que le problème va au-delà d'un simple conflit de droits à l'image. "J'aurais voulu que la poupée ait davantage les traits de Frida, pas cette poupée aux yeux clairs. La poupée devrait représenter tout ce qu'incarnait ma tante : sa force" explique-t-elle.