Le président américain Donald Trump a accusé mercredi son ancien conseiller Steve Bannon d'avoir "perdu la raison", dans un cinglant communiqué qui marque une rupture avec celui qui fut l'un des stratèges de sa victoire de 2016. "Steve Bannon n'a rien à voir avec moi ou ma présidence. Quand il a été limogé, il n'a pas seulement perdu son travail, il a perdu la raison", a écrit le président des États-Unis dans un texte à la tonalité extraordinairement agressive.
"Steve ne cherche que son propre intérêt". "Maintenant qu'il est seul, Steve réalise que gagner n'est pas aussi facile (…) Steve n'a eu qu'un rôle très limité dans notre victoire historique", ajoute-t-il. "Steve ne représente pas ma base électorale, il ne cherche que son propre intérêt", écrit-il encore, accusant son ancien proche conseiller d'avoir passé son temps à la Maison-Blanche "à faire fuiter de fausses informations aux médias pour se rendre plus important qu'il n'était", dit-il encore.
Contempteur virulent de "l'establishment" et des "élites", le patron du très droitier site Breitbart News, a passé un peu plus de six mois à la Maison-Blanche. Dans un livre à paraître la semaine prochaine, Steve Bannon affirme notamment que le fils du président, Donald Trump Jr., a commis une "trahison" en rencontrant une avocate russe qui offrait des informations compromettantes sur Hillary Clinton avant l'élection présidentielle.
Enquête en cours. L'entourage de Donald Trump est au centre d'une enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur une possible collusion avec la Russie en vue d'influencer l'élection de novembre 2016 au profit du candidat républicain. Les enquêteurs s'intéressent notamment à une rencontre entre le fils aîné de Trump, accompagné de son beau-frère Jared Kushner et Paul Manafort, alors directeur de la campagne du candidat républicain, et Natalia Veselnitskaya en juin 2016.
Une "trahison" et une "connerie". Mais selon le clan Trump, cette rencontre n'a duré que "quelques minutes" et l'avocate présumée liée au Kremlin n'a donné "aucune information de valeur" pour incriminer la candidate démocrate. "Les trois personnes les plus importantes de la campagne ont pensé que c'était une bonne idée de rencontrer un gouvernement étranger dans la Trump Tower, dans la salle de conférence du 25e étage, sans avocats. Ils n'avaient pas d'avocats", explique Steve Bannon à Michael Wolff, auteur du livre Le feu et la fureur : dans la Maison-Blanche de Trump", cité par le quotidien The Guardian. "Même si vous pensez que ce n'était pas une trahison, pas anti-patriotique ou pas une connerie, et moi je pense que c'est tout cela, vous auriez dû appeler le FBI tout de suite", affirme l'ancien stratégiste controversé de la Maison-Blanche.