Donald Trump a appelé vendredi le G7 à réintégrer la Russie, exclue du club en 2014, nouvelle pique du président américain avant sa première confrontation collective avec les dirigeants du G7 depuis qu'il leur a imposé de nouveaux tarifs douaniers.
"Ils ont expulsé la Russie, ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations", a-t-il dit, avant de quitter Washington vendredi matin. La Russie avait été exclue après l'annexion de la Crimée, après 16 ans d'appartenance au groupe.
Le dirigeant américain, qui a atterri au Québec, est le dernier à arriver au sommet du club des sept économies les plus développées du monde, saint des saints de la coordination multilatérale. Et il sera le premier à quitter la Malbaie, samedi matin, pour rallier Singapour où se déroulera le 12 juin son sommet historique avec Kim Jong Un.
Les propos sur la Russie : première fissure dans le bloc européen. La remarque du président américain sur la Russie a déclenché une première fissure dans le bloc européen. Le président du conseil europeén, Donald Tusk, en a rejeté l'idée lors d'un point presse à La Malbaie, reprochant par ailleurs à Donald Trump de défier l'ordre international. Mais le nouveau président du conseil italien, Giuseppe Conte, a approuvé: "Je suis d'accord avec le président Trump: la Russie devrait revenir dans le G8. C'est de l'intérêt de tous", a écrit dans un tweet le chef du gouvernement populiste, dont c'est la première réunion internationale. "Essayons déjà de produire des solutions à sept", a de son côté balayé l'Élysée.
Sono d'accordo con il Presidente @realDonaldTrump: la Russia dovrebbe rientrare nel G8. È nell’interesse di tutti. pic.twitter.com/grqQ12ZuFJ
— GiuseppeConte (@GiuseppeConteIT) 8 juin 2018
Focus sur le sommet du 12 juin à Singapour. Le président américain s'est en réalité montré plus concentré sur le sommet de Singapour. "Je partirai peut-être un peu plus tôt, ça dépend de ce qui se passe", a aussi lâché Donald Trump. Face aux six autres dirigeants du G7, il n'a visiblement aucune intention de fléchir. "L'Union européenne nous traite très mal, le Canada, très mal", a-t-il dit à Washington.
Réponses cash à Trudeau et Macron. Sur Twitter, il a répliqué vertement au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui avec le président français Emmanuel Macron, en visite au Canada depuis mercredi, a ouvertement critiqué le repli protectionniste de l'Américain. "Merci de dire au Premier ministre Trudeau et au président Macron qu'ils imposent aux États-Unis des taxes massives et créent des barrières non-tarifaires", a-t-il tweeté. "Quand tout sera remis à plat, nous serons de nouveau amoureux", a ironisé Donald Trump, qui ne verra que Justin Trudeau et Emmanuel Macron en tête-à-tête au cours de son séjour canadien.
Please tell Prime Minister Trudeau and President Macron that they are charging the U.S. massive tariffs and create non-monetary barriers. The EU trade surplus with the U.S. is $151 Billion, and Canada keeps our farmers and others out. Look forward to seeing them tomorrow.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 juin 2018
Les Européens unanimes contre un retour de la Russie
France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne, les quatre pays européens présents au G7, sont tombés d'accord vendredi pour refuser le retour dans le cénacle de la Russie, réclamé quelques heures plus tôt par Donald Trump. Emmanuel Macron, Angela Merkel, Theresa May et Giuseppe Conte, réunis juste avant le début du sommet au Canada à l'initiative du président français, ont convenu que "la position européenne n'est pas un retour de la Russie" tout en rappelant la "vigilance du G7" face à Moscou et en évoquant "la possibilité d'établir un dialogue", une concession faite à Rome, selon les conseillers d'Emmanuel Macron. Giuseppe Conte avait affirmé plus tôt sur Twitter être favorable au retour de la Russie dans le groupe.