C'est officiel, Donald Trump est devenu à 08h43, heure française, le président de l'Amérique. Au fil d'une haletante nuit de dépouillement, le candidat du "Grand Old Party" a remporté les indécis "swing states" de l'Iowa, de la Caroline du Nord ou encore de la Floride. Il l'emporte sur sa rivale, la démocrate Hillary Clinton, qui espérait devenir la première femme présidente du pays.
Pour remporter cette élection, les deux principaux prétendants à la Maison-Blanche devaient franchir le cap crucial des 270 grands électeurs.
Le discours de la victoire. Peu de temps avant cette annonce officielle, Hillary Clinton a elle-même concédé sa défaite en téléphonant à son rival. "Désolé de vous avoir fait attendre !", a d'ailleurs plaisanté le nouveau président américain, en préambule d'un discours de victoire se voulant conciliant.
"Je viens de recevoir un appel d'Hillary Clinton, qui nous a félicité pour notre victoire. Je l'ai félicitée pour sa campagne, elle a bien combattu", s'est-il réjoui devant une foule de supporters, réunie dans son QG de campagne new-yorkais.
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Entouré de son colistier Mike Pence et du plus jeune de ses fils, Donald Trump a ensuite "lancé un appel à ceux qui ont fait le choix ne pas [le] soutenir". "Aidez-moi, montrez-moi la voie afin que nous puissions travailler ensemble", a-t-il scandé, souriant et fier.
"Je promets d'être le président de tous les Américains", a-t-il poursuivi. Après avoir promis dix-huit mois durant de "rendre à l'Amérique sa grandeur", le milliardaire a répété mercredi matin que le pays "ne se contenterait plus du médiocre". "Aucun rêve n'est interdit, aucun défi n'est trop grand pour nous", a-t-il ajouté, sous les applaudissements enthousiastes et incrédules de ses soutiens.
Au moins 290 grands électeurs. Mercredi soir, Donald Trump comptabilisait 290 grands électeurs, dépassant les 270 nécessaires pour entrer à la Maison Blanche, contre 218 pour sa rivale démocrate Hillary Clinton. Ces résultats ne sont cependant pas définitifs : les résultats à venir des États du Michigan (16 grands électeurs) et du New Hampshire (4 grands électeurs) viendront prochainement compléter la nouvelle carte des 538 grands électeurs des Etats-Unis.
Le nouveau président pourra s'appuyer sur une majorité républicaine au Congrès puisque les républicains conserveront le contrôle de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, mais aussi celui du Sénat. En contrôlant la Maison Blanche et le pouvoir législatif, les républicains auront notamment la capacité de défaire les réformes du président Barack Obama et notamment sa controversée réforme de l'assurance-maladie surnommée "Obamacare".
Au mois de janvier, Donald Trump prendra donc les manettes de la première puissance économique et militaire du monde. On s'attendait à des résultats serrés, mais la confirmation de son élection est un véritable électrochoc dans le monde entier. Au cours de son ultime meeting de campagne, il avait promis à ses soutiens un "Brexit puissance trois", et les électeurs le lui ont offert.
Un "Brexit puissance trois" ? Pressentant ce résultat, les marchés ont dévissé au fur et à mesure que les résultats, Etat par Etat, ont été distillés par les médias américains tout au long de la nuit. Le dollar est en chute libre et le peso mexicain est tombé à son plus bas niveau historique.
A 70 ans, le magnat de l'immobilier inquiète car il n'a jamais occupé le moindre mandat électif. Avant de se lancer dans la campagne en juin 2015, Donald Trump était surtout connu pour son immense fortune, les tours, golfs et casinos à son nom, ses divorces pour tabloïds, et pour être l'animateur star de l'émission de télé-réalité "The Apprentice". Pendant toute la campagne électorale, sa xénophobie et son sexisme n'ont cessés d'être épinglés par ses adversaires.
Pourtant, c'est à la faveur de discours décapants jouant sur les frustrations et insécurités des Américains blancs laissés-pour-compte de la mondialisation, il est devenu l'espoir du changement pour des millions d'entre eux. Plus de 60% des Américains pensaient que Donald Trump n'avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les angoisses d'une partie d'entre eux. "Nous allons au plus vite nous atteler à ce chantier urgent : relancer le pays et reconstruire le rêve américain", les a-t-il remercié mercredi, dans son discours de victoire.
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