Donald Trump annoncera mercredi qu'il reconnaît Jérusalem comme la capitale d'Israël, à rebours de décennies de prudence américaine sur ce dossier et en dépit des mises en garde des dirigeants de la région qui redoutent une flambée de violence.
Un dossier ultra sensible. L'annonce du président américain, prévue à 13 heures (19 heures à Paris), pourrait faire capoter les efforts de paix de son gendre et conseiller Jared Kushner, chargé de trouver une issue au conflit, défi face auquel tous les prédécesseurs de Donald Trump ont échoué. Toute reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël est un casus belli pour les dirigeants palestiniens, qui estiment que Jérusalem-Est, annexée par Israël en 1967, doit être la capitale de l'État auquel ils aspirent et que le statut de la ville ne peut être réglé que dans le cadre d'un accord de paix.
La "reconnaissance d'une réalité". "Le 6 décembre 2017, le président Trump reconnaîtra Jérusalem comme la capitale d'Israël", a indiqué un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat, mettant en avant la "reconnaissance d'une réalité" à la fois historique et contemporaine.
Le transfert de l'ambassade pourrait prendre des années. Le locataire de la Maison-Blanche ordonnera par ailleurs de préparer le transfert de l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv de Jérusalem. Il ne fixera cependant pas de calendrier pour ce déménagement qui devrait prendre "des années", avec la nécessité de trouver un site, financer et construire un nouveau lieu.
Des mises en garde de tous bords. Si le président reste déterminé "à aboutir un accord de paix durable" entre Israélien et Palestiniens et est "optimiste" sur les chances d'y parvenir, l'équation s'annonce désormais redoutablement compliquée. Au cours d'un échange téléphonique mardi, le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en garde Donald Trump contre les "conséquences dangereuses d'une telle décision sur le processus de paix, la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde".
Les appels contre une telle décision aux conséquences imprévisibles sont tombées en cascade au cours des dernières 24 heures, tout comme en Europe. Le président français Emmanuel Macron a exprimé sa "préoccupation". "Tout ce qui contribue à attiser la crise est contre-productif en ce moment", a renchéri le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel.
Une tension palpable. Preuve de la tension que l'attente de cette décision concernant l'ambassade américaine suscite dans la région, les États-Unis ont interdit aux employés du gouvernement américain tout déplacement personnel dans la Vieille ville de Jérusalem. Cette interdiction vaut également pour la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël et contigu à Jérusalem, a précisé le département d'État. Seuls les déplacements officiels "essentiels", assortis de mesures de sécurité supplémentaires, sont autorisés.