L'ancien Premier ministre polonais Donald Tusk a été réélu jeudi à la présidence du Conseil européen, en dépit de l'opposition exprimée par la Pologne, pour un deuxième mandat de deux ans et demi. Vingt-sept des 28 pays membres de l'Union européenne se sont prononcés en faveur de Donald Tusk, d'après une source diplomatique.
La Pologne farouchement opposée à sa réélection. "Rien (ne doit être fait) sans nous et sans notre accord", avait insisté la Première ministre polonaise Beata Szydlo à son arrivée à Bruxelles, réitérant sa détermination à refuser la reconduction à la tête du Conseil de l'ancien chef du gouvernement polonais.
Elle l'accuse de s'être "personnellement impliqué" dans la vie politique de son pays, où certaines réformes réalisées par le pouvoir, aux mains désormais du parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS), ont été qualifiées par Bruxelles d'atteintes à l'Etat de droit.
Fixer les priorités politiques de l'UE. Selon une source européenne, ce blocage empêcherait ces conclusions d'être adoptées jeudi soir - elles doivent porter notamment sur des questions économiques et migratoires -, mais cela ne changerait rien à la réélection de Donald Tusk, un acte séparé décidé à une majorité qualifiée des pays membres.
Il suffisait en effet de réunir 21 pays favorables au moins (représentant 65% de la population de l'UE) pour qu'il soit réélu à la présidence du Conseil européen. L'ancien Premier ministre libéral polonais occupe depuis fin 2014 ce poste-clé, dont le rôle est de coordonner les sommets réguliers réunissant les chefs d'Etat ou de gouvernement pour fixer les priorités politiques de l'UE.