La double explosion qui a eu lieu à Beyrouth a détruit de nombreuses habitations que les habitants tentent de réparer par leurs propres moyens. 1:32
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Au Liban, Nicolas Feldmann, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Avec 177 morts et plus de 6.500 blessés, le bilan de la double explosion meurtrière à Beyrouth au Liban est terrible. Et le coût de la reconstruction le sera tout autant : 15 milliards de dollars, selon le président. Dans la ville, les habitants rencontrés par Europe 1 ne comptent pas sur le gouvernement pour les aider.
REPORTAGE

15 milliards de dollars : c'est le coût estimé de la reconstruction de Beyrouth après la double explosion du 4 août qui a ravagé la ville, d'après le président du Liban Michel Aoun. Mais près de deux semaines après le drame, peut-on déjà parler de reconstruction ? Il est encore trop tôt, répondent les ONG sur place. Reportage.

"On veut du verre et de l'aluminium"

"Les gens viennent avec des sandwichs, des colis alimentaires, tout ça. Mais les habitants dans les maisons, ils disent 'on ne veut plus de tout ça' : on veut du verre et de l'aluminium, c’est ça, la priorité", raconte à Europe 1 Hiba Antoun, de l’ONG DPNA. Elle remonte la rue du quartier de Gemmayzé, l'un des plus touchés par l'explosion. Au sol, plus aucun gravât, tout a été déblayé. Mais après l’urgence, il faut penser des plaies plus profondes cachées à l’intérieur des habitations.

"Cette maison a été endommagée. On n'a plus de fenêtre, alors les menuisiers sont en train de mettre un cadre en bois... ça, c’est la première étape. On peut dire que c’est du bricolage...", constate-t-elle.

"L'Etat ne va pas nous aider"

Dans un appartement de la ville, un autre foyer. "Ça date de 1920", témoigne une habitante. "Là je suis à la maison pour essayer de réparer les choses à la va-vite. Il y a deux portes extérieures qui sont tout à fait cassées, je dois les réparer pour des questions de sécurité. Je ne vais pas attendre les aides ou l’Etat, parce qu'il ne va pas nous aider !"

Dans l’appartement, 18 fenêtres n’ont plus de vitres. Hamoud est menuiser, il comble les trous avec des bâches en plastique.

"Notre travail, c’est avant tout de fermer la maison. Ça devient difficile avec le cours du dollar : tout vient de l’extérieur et les prix ont triplé et tout est devenu plus cher", déplore-t-il à notre micro. Et pour la propriétaire, il faudra encore attendre au moins deux mois avant de pouvoir retrouver son foyer.