Dans une vidéo publiée en février, l'Etat islamique avait annoncé qu'il ciblerait la communauté copte en priorité. L'organisation djihadiste a mis ses menaces a exécution dimanche, en revendiquant deux attentats contre des églises coptes, à Tanta et Alexandrie, en Egypte. A Alexandrie, c'est l'église Mar Morcos, où le pape copte orthodoxe Tawadros II se trouvait à l'occasion de la fête des Rameaux, qui a été visée par un kamikaze portant une ceinture explosive. La violence de l'explosion a projeté des corps jusque sur le toit de l'immeuble voisin.
"Les gens marchaient sur des corps." "Toute la maison a tremblé. On est redescendu devant l'église et là, les gens marchaient sur des corps, des bras. C'est quoi le but de cette horreur ? Ils priaient juste, ils ne faisaient rien de mal", témoigne au micro Europe 1 Magda, qui déplore la perte de son cousin dans cette attaque. Elle a eu plus de chance en s'éclipsant de la messe une heure avant lui, inquiète après avoir entendu parler du premier attentat à Tanta.
La sécurité remise en cause. Un policier a limité le massacre en demandant au kamikaze de passer sous le portique de sécurité, juste devant l'église. Adel, qui a perdu son cousin, estime malgré tout que la sécurité aurait pu être renforcée : "A Noël, après l'attaque au Caire, il y avait bien plus de sécurité. On était fouillé à l'entrée de la rue, bien avant l'église. Aujourd'hui, rien ! Je suis rentré tranquillement, sans fouille. Je suis en colère contre tous ceux qui n'ont pas fait correctement leur travail. Ils sont responsables et Dieu les jugera !"
Devant l'église, une foule agite des feuilles de palmier. Censée célébrer l'arrivée de Jésus, la communauté clame : "A bas le président ! Le sang des chrétiens ne vaut plus rien."