Bien malin celui qui peut prédire (avec certitude) le nom de la personne qui va s'asseoir dans le bureau ovale pour les quatre prochaines années... À 24 heures du scrutin décisif du 5 novembre, rien n'est joué entre Kamala Harris et Donald Trump. La course est tellement serrée dans ces élections américaines entre les deux rivaux qu'à l'instar de la présidentielle de 2020, tout pourrait se jouer à une poignée de voix d'écart.
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Rien n'est acté
Malgré la multitude de sondages réalisés, aucun des deux candidats n'a d'avantage significatif sur son adversaire. Tantôt Harris mène de trois points dans un sondage, tantôt Trump mène la course de 2 points dans un autre, et dans certaines études les deux sont tout simplement à égalité. Un cas de figure qui s'est déjà produit et qui mènerait d'ailleurs à l'activation du 12ème amendement de la Constitution américaine.
Reste qu'à en croire fivethirtyeight.com, un site qui compile plusieurs résultats d'études, Kamala Harris serait en tête d'un seul petit point, à 47,9%, tandis que Donald Trump récolterait 46,9% des suffrages. Les jeux sont donc loin d'être faits, et les dernières heures de la bataille pour la Maison-Blanche sont acharnées.
Les quelques dizaines de milliers de voix seulement qui pourraient décider de l'issue du scrutin sont à arracher dans sept États-pivots bien identifiés, les "swing states", que les deux prétendants sillonnent sans dételer depuis des mois, y dépensant des centaines de millions de dollars. De ces sept États, celui qui offre le plus de grands électeurs est la Pennsylvanie. Les États-Unis, pays fédéral, ont en effet un système de suffrage universel indirect, couronnant le candidat qui parvient à rassembler une majorité des 538 grands électeurs, soit au moins 270.
C'est donc logiquement en Pennsylvanie que Kamala Harris et Donald Trump jettent lundi leurs dernières forces, dans une fin de campagne tendue et anxiogène.
Deux Américains sur trois redoutent une éruption de violence dans le sillage du 5 novembre
L'élection génère autant de suspense sur son résultat, attendu possiblement dans la nuit de mardi à mercredi, que sur l'après-scrutin. Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle 2020 et dont les partisans ont pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021, a déjà commencé à remettre en question l'intégrité des opérations de vote. Les deux camps ont d'ores et déjà engagé des dizaines d'actions en justice, tandis que deux Américains sur trois redoutent une éruption de violence dans le sillage du 5 novembre.
Au moins deux États, celui de Washington et le Nevada, ont mobilisé les réservistes de la Garde nationale de façon préventive. En Géorgie, des agents électoraux sont équipés d'un dispositif à bouton d'alarme permettant d'avertir les autorités en cas de danger. Ailleurs dans le pays, certains bureaux de vote ont prévu une surveillance par drone ou des tireurs d'élite sur les toits. Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques sont érigées autour de la Maison-Blanche, du Capitole et d'autres sites sensibles.