Dans une redite du Brexit, les marchés s'affolent mercredi en Asie, tandis que le dollar chute et que le peso mexicain tombe à son plus bas niveau historique, par crainte d'une victoire de Donald Trump aux États-Unis, est en tête des résultats en début de matinée.
Les bourses asiatiques dévissent. "C'est une hécatombe sur les marchés alors que Trump se rapproche de la Maison-Blanche", a résumé dans une note Craig Erlam, analyste chez Oanda. À la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei avait démarré en hausse de 0,64%, faisant le pari d'une victoire de Hillary Clinton, mais il a vite changé de cap avant de carrément dévisser : il dégringolait de plus de 6% en début d'après-midi de mercredi. Le ministère des Finances et la Banque du Japon devaient se réunir sous peu.
Hong Kong lâchait au même moment près de 3%, Sydney 2% et Shanghai 1,3%. Aux Etats-Unis, les contrats à terme sur les deux principaux indices du marché - qui reflètent le sentiment des investisseurs pour l'avenir - décrochaient aussi, de plus de 4%. "Pour la seconde fois cette année, il semble que les marchés aient livré de mauvais pronostics. En juin, ils avaient tablé sur un maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne, cette fois ils pariaient sur une issue favorable avec la victoire de Clinton, et ils ont peut-être eu tort", a souligné Craig Erlam.
Le marché des devises suit la tendance. Même fébrilité du côté des devises : le dollar fléchissait au-dessous de 101,30 yens, contre 105,47 yens quelques heures plus tôt. Idem face à l'euro qui grimpait à 1,1287 dollar, contre 1,0990 dollar auparavant. Mais c'est la monnaie mexicaine, baromètre de l'opinion des marchés ces dernières semaines sur l'issue du scrutin américain, qui a dévissé le plus, tombant en fin de matinée à Tokyo à 20,7431 pesos pour un dollar, son plus bas niveau historique, contre 18,1634 pesos un peu plus tôt, soit une amplitude de 14%.
Le Mexique redoute un succès de Donald Trump, du fait des menaces du milliardaire de renégocier les accords de libre-échange, d'expulser des États-Unis des millions de migrants illégaux et de faire payer son voisin du sud pour la construction d'un mur sur leur frontière commune.
L'or, valeur refuge, s'envole. Plus largement, la perspective d'une présidence Trump fait frémir les places financières mondiales. Le candidat républicain fait figure d'épouvantail auprès des marchés pour ses propos très critiques sur le libre-échange et son inexpérience politique, source d'incertitudes. Dans ce contexte, l'or, valeur refuge, s'est nettement apprécié, à 1.337,38 dollars l'once, contre 1.268,30 dollars en début de matinée. Les investisseurs se précipitaient aussi sur le marché de la dette : le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans reculait à 1,722%, contre 1,867% quelques heures auparavant, et celui des obligations japonaises glissait en terrain négatif. La dette allemande était également plébiscitée. Peu après l'ouverture à 8h, le taux à 10 ans du fameux Bund allemand s'inscrivait à 0,139% contre 0,188% la veille à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. De son côté, le taux français de même échéance baissait à 0,454% contre 0,500% la veille.
Le pétrole perd de sa valeur. À noter enfin, le déclin des cours du pétrole. Vers 06 heure française, le baril de light sweet crude, référence américaine du brut, pour livraison en décembre, fléchissait de 1,56 dollar à 43,42 dollars et le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en janvier, cédait 1,41 dollar à 44,63 dollars.