En déplacement sur le continent africain, Emmanuel Macron veut convaincre les peuples africains que la France est un partenaire fiable et bien plus respectueux que la Russie. Car au même moment, la diplomatie russe tente elle aussi d'asseoir son influence sur le continent.
Emmanuel Macron en Afrique de l'Ouest, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, en Égypte, au Congo et en Ouganda. Si chacun reste dans sa sphère d'influence territoriale, la bataille diplomatique se joue à ciel ouvert. Le premier coup est parti il y a trois jours, tiré depuis Le Caire par le représentant du Kremlin. Il accuse les Occidentaux de créer la famine sur le continent.
"Les sanctions interdisent aux bateaux russes de se rendre dans les ports européens et elles interdisent aux navires étrangers d'aller charger des marchandises, dont les céréales, dans les ports russes. Alors, jugez vous-même !", s'était-il exclamé. Réponse d'Emmanuel Macron depuis Yaoundé, au Cameroun : "Carabistouille, comme dirait l'autre. C'est totalement faux. C'est simplement que l'alimentation comme l'énergie sont devenus des armes de guerre russes."
Le double jeu de Moscou
La guerre en Ukraine rebat les cartes des alliances en Afrique. Même l'indéboulonnable président camerounais Paul Biya, 40 ans de pouvoir, vestige encore vivant de la Françafrique, a renouvelé un accord militaire avec les Russes il y a quelques mois. Et nouvelle occasion pour Emmanuel Macron de rappeler le double jeu de Moscou.
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"Je crois que nous serions naïfs de ne pas nommer ce qui s'est développé ces dernières années, qui est ce que j'appellerais une présence hybride de la Russie, qui passe d'abord par du développement de la propagande, par l'intervention de milices Wagner", a-t-il déclaré.
Sergueï Lavrov sera aujourd'hui en Éthiopie et Emmanuel Macron, lui, au Bénin et demain en Guinée-Bissau, au dernier jour de sa tournée africaine.